012 – L’Unité de l’homme
Sont récapitulées ici des questions essentielles lourdes de conséquences qui conduisent à la possibilité de dialogues avec d’autres conceptions fondamentales.
L’unité existentielle individuelle
Nous avons déjà vu comment elle rassemble différentes dimensions et composantes. L’unité qui défini l’individu est construite sur une ternarité dont on verra l’origine. D’une façon générale, l’unité dans l’existence est un rassemblement d’éléments, eux-mêmes participant à d’autres ensembles. Qu’est-ce qui fait le lien ? Il y a différentes thèses qui cherchent la réponse dans l’existence et engagent de nombreuses dispositions dans les affaires humaines, monismes individualistes, matérialismes, rationalismes. Il y a aussi, notamment, l’Humanisme Méthodologique qui découvre la source de l’unité existentielle dans l’Instance.
L’Unité de la personne et son Instance
On l’a que vu le principe d’unité c’est le Sens qui donne sa cohérence à chaque situation humaines et à sa position existentielle. L’unité existentielle «ensemble» se fonde sur un principe l’unité de Sens qui lui est transcendant. Tout ce qui ressorti de l’existence humaine trouve son unité dans l’Instance avec le Sens.
Mais il y a plusieurs Sens dans l’Instance et dans cette autre unité qu’est une Cohérence. Cette unité est au principe de l’unité des communautés par exemple, une unité faite d’une multiplicité de possibles selon le Sens qui prédomine dans le conSensus. Mais qu’est-ce qui fait l’unité de ces Cohérences ?
Il y a dans l’Instance de multiples Cohérences. Leur unité est l’unité d’être de l’Instance de la personne. C’est aussi son universalité d’être humain, son humanité semblable à toutes autres ce qui fait que des conSensus, différents, sont possibles.
L’unité des hommes
Cette unité du côté des principes transcendants de l’existence ne se suffit pas à elle-même. Si des universalités se construisent dans les communautés humaines à partir des Cohérences qui les sous-tendent, la question de l’humanité entière c’est-à-dire de l’ensemble des hommes est posée.
Nous abordons là la question de l’unité de l’Unique qui est le tout. Bien sûr la question de Dieu vient alors. Nous parlerons de l’Instant sachant qu’aucun terme n’est approprié. D’abord en termes de conscience nous verrons que la conscience existentielle n’atteint pas à la conscience de Sens mais peut y conduire. La conscience de Sens n’atteint pas à L’Instant mais peut s’y orienter. Nul n’est assez grand pour en savoir quelque chose de Dieu en lui-même disait Saint Irénée de Lyon. Dans la religion juive nous sommes aussi dans l’indicible. Ibn Arabi dans son traité de l’unité montre que toute unité vient de Dieu mais les noms de Dieu ne disent pas non plus l’indicible. Pour le boudhisme la question ne se pose même pas puisqu’elle est reconnue inaccessible. Alors il y a toutes les autres conceptions de Dieu y compris dans leurs négations qui sont en fait des réductions existentielles portées à l’absolu, du côté de la puissance ou de la Raison ou de la Nature par exemple. Rien de spirituel là-dedans sauf à rabattre le spirituel sur le mental ou l’affectif.
Cependant il est aussi possible de chercher dans une transcendance à l’existence directe cette Unité Unique, ratant ainsi la transcendance de l’homme de son Instance, en lui-même. On attribue alors à Dieu des propriétés de l’Instance Humaine ou en postuler l’existence de purs esprits, bons ou mauvais. Toutes les philosophies humaines, toutes les religions humaines, toutes les idéologies sont sous-tendues par une anthropologie et une certaine conception de ce qui est à l’origine de l’homme et des choses. Ce sont toujours des conceptions humaines révélatrices de Sens humains différents.
Il est à souligner que notre exploration de l’unité de l’homme nous a entrainé vers ces trois plans, entre eux transcendants, celui de l’Instant inconnaissable l’Unique, celui de l’Instance et du Sens, principe spirituel, celui de l’existence, ses unités d’ensembles et sa ternarité.
Des fondements de cet ordre appartiennent à l’humanité de l’homme, et se retrouvent dans toutes les situations et les affaires humaines. Tout se passe comme si c’étaient les scènes où se cherche et se trouve parfois la vérité de l’homme. Il y réalise son existence avec les autres mais ne se suffit pas à lui-même pour autant.
La connaissance de l’Instance humaine montre le lien entre ces questions essentielles et les situations existentielles et,on le verra, tous les enjeux de l’existence dès lors qu’ils s’orientent dans le Sens de l’accomplissement où se cherchent et se trouvent : vérité, liberté, unité.