Les élus, la politique et le bien commun 1
La référence au bien commun
Nous sommes là au coeur de l’évidence et de la confusion. L’évidence c’est que le rôle des élus est de définir et mener une politique qui n’a d’autre finalité que de servir le bien commun. Rares sont les cas où le cynisme et l’attraction du pouvoir seraient les seuls véritables mobiles. Ceux qui considère que c’est fatal, surtout chez leurs adversaires, sont ceux qui n’ont que faire du bien commun sauf comme argument électoral. Ce sont ceux aussi qui insinuent que les politiques sont tous pourris, le bénéfice recherché étant de prendre un pouvoir (d’influence) à la place des politiques. Il y en a dans l’ombre des plus discrets et aussi des plus voyants.
Tout le problème c’est de savoir ce qu’est le bien commun, comment la politique y contribue et quel est alors le rôle des élus. Comme la question n’est pas posée, ne serait ce que pour maintenir dans le non dit les positions véritables alors chacun se trouve légitime à donner sa réponse et agir en conséquence. Dans le silence des principes alors les positions sont incompatibles et se traduisent soit par un camouflage des contradictions comme dans certains partis ou alors par une attaque sans merci de ceux qui ont une autre position, identifiée forcément à une menace pour le bien commun.
Si quelqu’un prend du recul il ne peut accepter de souscrire à de telles oppositions. Les français l’ont signifié à plusieurs reprises mais beaucoup n’en veulent pas démordre campant sur des positions justifiées par des arguments peu honnêtes, quelques peu arriérés ou quasi mécaniques.
Il est vrai qu’un grand problème de notre époque est la déviance individualiste et le libre arbitraire que chacun ou chaque groupe prétend exercer en prétendant incarner sans autre examen le bien commun. La gestion des apparences favorise cette (im)posture, apparences intellectuelles ou médiatiques à grand renfort d’incantations vertueuses. Parler au nom du peuple en est le signe le plus classique.
Alors le premier souci doit être de discerner le Sens donné au bien commun.
On en retiendra quatre.
– Le bien commun est la constitution et la défense d’une souveraineté collective, forcément menacée par d’autres et nécessitant la prise de pouvoir par une avant garde éclairée et bientôt par un autocrate inspiré. Bien des régimes nous ont joué cette partition, celle de la lutte et de l’accaparement de richesses comme principaux enjeux politiques. Défense et protection.
– le bien commun c’est la gestion de la situation pour en préserver la continuité et pour lequel il faut à la fois s’adapter aux contraires de l’environnement, naturel, économique et social et réduire tout ce qui peut déstabiliser les équilibres anciens. Conservation et stabilité.
– le bien commun c’est la construction de la cité idéale. Il mobilise les compétences et les moyens pour une politique de progrès sous la gouverne d’une technostructure tutélaire. Il y faut un chef d’orchestre et des équipes efficaces.
– le bien commun c’est le développement de la communauté dans le Sens de son accomplissement humain et selon toutes les composantes de la vie collective. La démocratie basée sur la maturation collective et l’appropriation des enjeux et des voies de développement propre à la communauté et sa culture en est l’un des principes essentiels.