La Démocratie Communautaire

L’économie, le politique et même les structures sociales sont marquées par les grandes idéologies du passé. De l’héritage ne faisons pas table rase mais dépassons-le avec la mutation de civilisation où nous sommes engagés. Itinérances communautaires et engagements communautaires sont les deux caractéristiques de la démocratie communautaire et ses enjeux d’autonomisation responsable des hommes, des communautés et des ensembles communautaires.

La démocratie communautaire c’est le libre engagement des personnes dans des communautés d’enjeux et de développement.

Elle se traduit principalement par l’itinérance communautaire et l’engagement communautaire.

L’itinérance communautaire consiste à choisir de faire un bout de chemin avec différentes communautés d’enjeux, et de voyager ainsi dans des ensembles communautaires ouverts. Cela demande une certaine autonomie qui se cultive par la fréquentation de communautés d’enjeux pertinentes pour l’évolution personnelle.

L’engagement communautaire consiste à s’investir dans les enjeux communs selon ses propres possibilités et besoins et à y prendre des initiatives et des responsabilités selon la gouvernance démocratique de chacune.

La démocratie communautaire est rendue possible par l’émergence de l’âge du Sens et des communautés de Sens et aussi par ce laboratoire de la mutation de civilisation engagée que constituent internet et les espaces virtuels.

La conception de la démocratie communautaire repose sur les avancées théoriques et pratiques de l’Humanisme Méthodologique.

Il affirme que toutes les affaires humaines s’inscrivent dans des communautés d’enjeux et pour cela doivent être gérées en commun.

Il considère qu’elles doivent l’être dans le Sens du bien commun qui vise à l’exercice et au développement de la liberté responsable des hommes et de leurs communautés d’enjeux.

La « démocratie communautaire » doit être située vis-à-vis des grandes doctrines du passé, en voie d’obsolescence.

Du communisme ou du socialisme elle garde le Sens du bien commun et des valeurs communautaires. Elle refuse le collectivisme radical, étatique et révolutionnaire ou l’indépendantisme libertaire, anti-humanistes.

Du libéralisme ou du capitalisme elle garde la foi en l’homme et aux entreprises humaines, qui contribuent à l’intérêt communautaire. Elle refuse l’individualisme radical, égoïste ou aveugle au bien commun, ou la loi des systèmes, anti-humanistes.

Ces deux logiques déviantes ont submergé toute la pensée politique, économique et sociale des siècles précédents.

Les deux principes fondateurs de la démocratie communautaire répondent à l’aspiration générale de Sens et de cohérence, de liberté et de responsabilité que la période de crise a fait apparaître.

Elle intègre les aspirations de liberté responsable comme enjeu d’accomplissement humain. Elle reconnaît l’égale dignité des personnes humaines, différentes selon leurs origines et les conditions de leur existence. Elle reconnaît la fraternité comme le nécessaire partage des enjeux communautaires et des contributions personnelles et collectives selon les capacités et vocations particulières de chacun.

La « Démocratie Communautaire » n’est pas une synthèse mais un dépassement. Elle intégre le meilleur des héritages mais aussi l’invention d’une réponse d’un autre âge, celui qui émerge de la mutation de civilisation engagée.

Sur le plan philosophique ce n’est ni un syncrétisme ni un relativisme mais une nouvelle cohérence de la pensée pour l’action et l’accomplissement humain. Elle est compatible avec toutes les religions mais en refuse les intégrismes et les dogmatismes purement formels. Elle est laïque c’est-à-dire qu’elle reconnaît la liberté des consciences et leur expression dans le champ communautaire, dans le respect des conventions démocratiques.

Sur le plan politique, elle pose la gouvernance démocratique comme principe et pratique, avec :

– la démocratie élective pour désigner l’autorité repère du Sens du bien commun.

– la démocratie représentative pour représenter les différentes facettes de la vie collective, les communautés et les acteurs concernés pour établir les projets cohérents et appropriés.

– la démocratie participative pour la définition et la réalisation des actions communautaires par les populations et acteurs concernés.

Sur le plan économique la démocratie communautaire pose l’économie comme la production et l’échange de biens et services au sein d’une communauté d’enjeu. Les valeurs économiques se mesurent sur les échelles de valeurs caractérisant le Sens du bien commun et ses valeurs de référence. Elle suppose des régulations communautaires, intra et intercommunautaires

L’ « économie communautaire » prend en considération la différence entre les économies de proximité dans l’espace relationnel direct, les économies de marché à toutes les échelles des grandes communautés et d’ensembles communautaires, l’économie monde qui demande une gouvernance du Sens du bien commun de la communauté humaine.

Le « capitalisme communautaire » est la concentration communautaire démocratique de ressources pour soutenir les entreprises de production de biens et services à l’échelle de l’économie et de la communauté de valeurs concernées (fonds communautaires, intra et extra communautaires).

Sur le plan culturel, chaque communauté est appelée à développer ses modes de vie selon sa culture et à cultiver ses potentiels et ses talents selon une vocation propre, au service de l’accomplissement des personnes et des groupes qui la constituent. Elle est appelée à un développement approprié et donc durable, en cultivant les valeurs qui expriment son Sens du bien commun.

La démocratie communautaire s’appuie notament sur :

– la mondialisation qui est la généralisation des mondes communautaires conjugués à toutes les échelles

– le paradigme du Sens comme principe simultané de connaissance, d’orientation et d’action et l’intégration des trois termes Savoir, Vouloir, Pouvoir (S.V.P).

le paradigme communautaire

– les méthodes de gouvernance communautaires