L’erreur économique : l’économie parasitaire systémique

CEP, réformes, développement économique, crise de l’emploi, toujours le même type de problèmes « depuis 20 ans » ou plus, toujours le même type d’arguties. Le souci de vérité, base implicite de toute vie en société et donc d’une quelconque réussite de quelque entreprise que ce soit est en péril. Il est temps de sortir des falsifications naïves ou cyniques. Le projet d’une économie communautaire est largement illustré par l’Humanisme Méthodologique. Quelques indications ici réclameront plus tard un développement plus systématique.

La machine infernale

Il y a, dans les adversités humaines, plus de complicités qu’il n’y apparaît. C’est pour cela que les rapports de force, les logiques conflictuelles sont des machines infernales. Le piège c’est de prendre parti.

Passer de l’analyse à la focalisation sur le mal et là les pulsions réactionnelles prennent la gouverne.

L’évidence de plus en plus grande et certaine de la malignité dénoncée renforce mécaniquement l’auto complaisance, l’auto légitimité, l’auto bénédiction, l’auto sacralisation. Il n’est plus possible de focaliser l’analyse critique sur l’autre alternative. Ce serait renoncer à ce magistère du bien. Le piège est refermé.

Ceux qui se sont focalisés à l’inverse sont pris au même piège. La division est installée, la diabolicité est à l’œuvre.

Or le champ de l’économie est le terrain favori de cette machination. Les deux termes se nomment: aujourd’hui par exemple : ultra libéralisme mondialisé, alter mondialisme.

Ce sont les noms de scène de la grande mystification.

D’un côté les lois de l’économie et des marchés s’imposent comme bien souverain, de l’autre la promesse d’une autre économie est différée et remplacée par des images de bandes dessinées sans dessein. (Comme avec les partis politiques).

Les vieilles oppositions de la lutte des classes et les illusions d’une administration universelle de la Raison économique nous ont légué une machine diabolique.

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L’économie parasitaire systémique a besoin de ces jeux d’opposition, c’est cela qui fait tourner la machine infernale. Dénoncer l’une ou l’autre des polarités sans voir que c’est le même principe qui les régit tous ne fait que donner encore plus de vitalité au système dont chaque pôle se justifie de la malignité des autres sans avoir à dévoiler son Sens, sa finalité réelle, son projet, sa cohérence, ses exigences.

L’économie parasitaire se nourrit des marasmes politiques et des faiblesses des hommes. Elle est entretenue par les mystifications anti humanistes, les individualismes et les “holismes” (ex-collectivismes) qui règnent toujours.

Quelle solution ?

S’il est utile de discerner les processus humains profonds sur lesquels repose le piège, il est important de se focaliser cette fois sur le bien, sur une “économie du bien et du service”.

À la place d’une économie du mal, du manque, de la rareté fabriquée (ex. musique), de la nécessité, de l’intérêt, des “lois incontournables” de la nature des choses, des besoins rendu irrépressibles et, en définitive, d’une aliénation économique, peut être pensée une économie communautaire.

Le seul lieu d’une possible économie du bien et du service est la communauté.

La communauté est le lieu du Sens du bien commun, celui de toutes valeurs qui permettent d’évaluer biens et services et de leur donner du prix. Concourir au Sens du bien commun est la seule légitimité des règles communes (oikos nomos).

La communauté économique est aussi le seul lieu où les personnes peuvent trouver leur place selon leurs possibilités.

Entre les communautés de proximité et leur économie de proximité d’une part et les communautés culturelles et leurs marchés d’autre part, il y a un degré différent de participation. Quant à l’économie monde, elle réclame un niveau d’exigence peu commun faute de quoi elle devient une puissante économie d’aliénation.

Ne pas confondre les échanges entre économies de marchés et l’économie monde ou entre les économies de proximité et l’économie de marché.

Comment penser une telle économie communautaire lorsque sont canalisées les pulsions réactionnelles, les réflexes matériels, les idéaux familiers, les raisonnements “scientifiques” de l’économie parasitaire.

Il faut une rupture et cette rupture c’est la mutation qui l’accomplit. L’économie communautaire existe.

Elle n’a jamais cessé d’exister et c’est pour cela aussi que les différentes polarités de l’économie parasitaire se sentent toujours en butte à l’adversité inhérente au système.

Elle est en plein développement avec l’économie de l’abondance et les communautés open source par exemple qui démontrent à toutes les échelles la possibilité d’une économie du bien et du service.

Seulement pour le voir il faut changer de lunettes, de croyance, de certitudes, ce que les spécialistes de l’économie de pensée ne savent pas faire. Il leur reste à nier.

L’économie communautaire est une alternative à l’économie parasitaire. Non pour la contrer mais pour développer les richesses humaines, seules véritables ressources économiques.

Un premier tableau des principes de l’économie communautaire a été dressé dans un texte intitulé Le renversement économique. Il analyse les fondements de la Pensée unique pensée inique qui est, en définitive, celle de l’économie parasitaire.

Ce tableau est à compléter par tout ce qui concerne les “communautés territoriales” avec, par exemple, le développement communautaire, durable et approprié, ou le tourisme des valeurs, valeurs communautaires. Il est à compléter encore par “le management par les valeurs” des organisations qui trouvent dans le Sens du bien commun d’une communauté de référence la légitimité des valeurs mobilisatrices et l’évaluation des richesses.

Ce texte datant d’avril 2006, il est bon de lire Crise financière et aussi le texte plus récent Economie communautaire et développement approprié