Fonction contrôle de gestion
Conditions d’élaboration et de transmission d’une méthode.
Elaboration d’une méthodologie générale
d’évaluation et de contrôle
La fonction contrôle de gestion a trop souvent souffert
d’une vision étroite de la gestion.
La réduction comptable et quantitative ne permettrait
pas d’embrasser pleinement la réalité de l’entreprise
et donc d’être un moyen véritable de pilotage des
entreprises et des projets.
Emerge de plus en plus un souci d’étendre l’appréhension
du réel dans l’entreprise (ou son environnement) que ce
soit avec l’importance du qualitatif rappelée par les
questions de qualité, que ce soit par l’introduction des
questions de valeurs avec les problèmes de finalité,
d’éthique, de citoyenneté, etc…
Or, si les tentatives sont nombres (cf. « La comptabilité
à base d’activité », Pierre Mévellec
ou « L’appel d’offres du commissariat au plan » à
propos de l’immatériel) la radicalité du problème
épistémologique n’est guère assumée.
Si on ne prend pas conscience du processus réductioniste
qui a longtemps sévi, et structure encore profondément
la réflexion dans l’entreprise alors la problématique
épistémologique n’étant pas posée,
c’est à une errance que l’on peut s’attendre.
Dans les deux documents cités en référence,
la trace d’une « idéologie de remplacement » à
connotation systémique s’affiche comme une nouvelle évidence.
Cette évidence appelle plus une reddition qu’un examen
de la problématique.
On s’aperçoit que la logique matérialiste prédominante
dans le modèle industriel précédemment centré
sur la production ne fait que glisser par l’introduction d’une
bonne dose d’idéalisme structuraliste modélisateur.
L’immatériel risque d’être assimilé à
l’idéel, ce qui fera le bonheur des cognitivistes et autres
systémiciens.
Or, ce qui échappe à ces semi ou ces fausses ouvertures,
c’est l’humain ; que les entreprises sont de nature humaine,
que leurs finalités, leurs politiques, leurs stratégies
et même leurs économies sont des actes humains,
d’expérience humaine.
Le réel des entreprises, le réel de leurs activités,
leurs projets, leurs rapports à l’environnement et donc
ce que toute évaluation doit tenter de saisir, se manifeste
selon toutes les dimensions de l’expérience humaine.
Qui peut nier la dimension subjective de la réalité,
des appréciations, des décisions, des stratégies,
des évaluations ? L’incapacité d’en prendre la
mesure matériellement, quantitativement, a conduit a éliminer
cette dimension, à faire comme si cela n’existait pas
ou était un phénomène parasite à
éliminer.
Le problème de fond est bien radicalement épistémologique.
Comment appréhender le réel dans la plénitude
de ses dimensions.
La réponse, pour valoir dans l’entreprise, doit valoir
pour le monde qui l’entoure; C’est donc une problématique
générale.
Il s’agit donc de mettre en évidence quelles sont les
dimensions du réel, notamment des entreprises, pour ensuite
découvrir la façon de les appréhender. On
pourra alors en déduire simultanément les conditions
de la maîtrise du réel pour les dirigeants et les
méthodes d’évaluation et de contrôle pour
une fonction contrôle de gestion renouvelée.
A cela, il n’existe aujourd’hui que deux réponses, d’ailleurs
antinomiques.
Celle du systémisme qui élimine
la centralité de l’homme et de
la nature humaine dans les phénomènes considérés,
Celle de l’Humanisme Méthodologique qui recentre
la réalité des affaires
humaines sur la nature de l’homme et renvoie à l’homme
le Sens
et la responsabilité de ses actes de maîtrise et
de contrôle.
La théorie des Cohérences
Humaines apporte une réponse théorique radicale
au problème épistémologique et dispose des
moyens praxéologiques d’engagement pratique.
Il existe d’ores et déjà une vision de l’entreprise
intégrant la plénitude des dimensions de sa réalité
et de son environnement ainsi que les conditions de sa maîtrise.
Il existe aussi une méthodologie générale
d’évaluation et de contrôle fondée sur les
conceptions et les techniques issues de la théorie des
cohérences Humaines.
Il s’agira, dans le cadre d’un projet sur le contrôle
de gestion, d’actualiser cela pour le rendre opérationnel
pour permettre un repositionnement de la fonction.
LA METHODE
La méthode opportune pour un groupe de travail ayant cette
ambition est la suivante :
1) Analyse de cohérences du contrôle de
gestion
Utilisant une carte générale dite « épistémologique »,
ce sont les différentes conceptions de la fonction, en
cohérence à chaque fois avec une vision de l’entreprise,
qui seront éclairées.
Une typologie en résultant il sera possible d’y repérer
le meilleur Sens possible.
S’agissant pour une part d’une appropriation, le travail comportera
trois temps :
Transmission suffisante de l’outil
Application au contrôle de gestion
Formulations des résultats dans
le(s) langage(s) appropriés :
a) typologie des conceptions
b) caractères spécifiques de la position prise
dans le
meilleur Sens
2) Cadre épistémologique
d’appréhension de l’entreprise et ses réalités
Utilisant les ressources de la théorie des Cohérences
Humaines, il s’agit de poser les termes des différentes
dimensions de l’entreprise et des réalités susceptibles
de faire l’objet d’une action d’évaluation et de contrôle.
Il s’agit aussi d’un travail d’appropriation à mener en
trois temps :
Transmission suffisante de l’outil « cohérenciel »
Structuration conceptuelle des dimensions
nouvelles à intégrer
Formulation de la problématique
épistémologique du contrôle
de gestion.
3) Cadre praxéologique d’approche
de l’évaluation et du contrôle dans l’entreprise.
Il s’agira, là aussi, de prendre acte des principaux outils
et techniques existants et de leurs conditions d’application
pour ensuite appréhender la méthodologie générale
d’évaluation et de contrôle et l’actualiser dans
le cadre du contrôle de gestion:
Transmission suffisante des bases techniques
Transmission et appropriation suffisante
de la méthodologie
générale
Traductions générales pour
le contrôle de gestion.
4) Elaboration des moyens nouveaux
de contrôle de gestion
Il s’agit d’inscrire les grandes bases préalablement établie
dans les réalités socio- professionnelles du contrôle
de gestion.
Il faudra d’une part élaborer les présentations
pédagogiques des nouveaux concepts et d’autre part établir
des instruments portables et accessibles avec le souci de la
transmission pédagogique.
Elaboration de présentations des
nouvelles applications du
contrôle de gestion (politiques, projets, stratégies,
internes et
externes).
Construction des instruments appropriés
et leur mode d’accès.
Elaboration d’une stratégie de transmission
dans les milieux
professionnels concernés.
La démarche intégrera et
croisera les deux sources :
La théorie des Cohérences
et ses applications à l’entreprise
comme fondements épistémologiques et praxéologiques.
La connaissance approfondie de la fonction
et des
problématiques et pratiques du contrôle de gestion.
La participation à ce projet se
justifie principalement par l’une ou l’autre de ces compétences
représentées d’une part par Roger NIFLE et d’autre
part par Dominique BESSIRE. Elle peut aussi trouver une légitimité
dans l’administration du projet et dans la propagation de ses
résultats.
Par contre l’ambition, l’architecture et le cadre argumentaire
du projet peuvent être différents selon :
Qu’il s’inscrit dans l’appel d’offre du
commissariat au plan
Qu’il s’inscrit dans une initiative commune
en rapport avec les
activités de l’Institut Cohérences,
– soit comme une recherche appliquée
avec le souci d’une
production de référence,
– soit comme un travail de prospective avec le souci
d’éclairer une perspective dans un contexte en mutation,
– soit comme un partenariat institutionnel autour
d’applications systématiques (travaux d’intérêt
général).
De là est né le Collectif de Recherche sur l’Immatériel (CRI) et les travaux présentés sur le site (textes ci-contre)