L’évolution humaine

L’existence humaine est marquée par des âges et stades d’évolution qui correspondent d’une part à un parcours d’intégration des dimensions de l’existence et d’autre part à des niveaux successifs de conscience et de maîtrise. Tout se passe comme si il en allait de même pour les communautés humaines.

Il est assez couramment admis (mais pas toujours) que les enfants doivent être éduqués pour devenir adultes, que c’est important pour leur vie d’homme que d’évoluer vers des capacités de comportements, des capacités sociales, qui prennent leur premier visage dans l’émerveillement de voir grandir les tout petits. Manger, tenir dans ses mains, marcher, parler, raisonner font partie de ce que l’on voit visiblement se transformer dans un Sens de progrès, non sans moments difficiles. On sait qu’il s’agit alors de régressions auxquelles le petit d’homme doit renoncer pour discipliner sa façon d’exister et s’ouvrir ainsi tous les champs d’une existence réussie.

Bien sûr on sait aussi les échecs et par eux que ce grandir ne va pas de soi, qu’il n’est possible que grâce à la présence attentive d’autres personnes, mères, parents, tuteurs, autres enfants… On sait aussi que les conceptions de l’éducation ne sont pas toutes les mêmes sans qu’elles soient en général clairement identifiées.

Cela étant il est beaucoup moins fréquent de considérer que le grandir est l’enjeu de toute l’existence, nous dirons même qu’elle est faite pour cela. Si le Sens de l’existence choisi est celui de l’accomplissement humain alors le grandir et le faire grandir sont la justification de toutes les activités et les organisations humaines à toutes les échelles. Si d’autres Sens humains sont choisis alors le grandir a d’autres buts qui ne seront pas l’accomplissement humain mais en général des bénéfices relevant d’un aspect particulier de l’existence (affectif, corporel, mental).

C’est là un des points majeurs de l’humanisme méthodologique.

Toute activité, toute organisation, toute situation, quelles qu’elles soient, peuvent être considérées toujours comme une occasion de grandir et faire grandir, humainement parlant, et toute responsabilité se justifie uniquement par rapport à cet enjeu.

Ensuite une question se pose. Quelles sont les phases et les étapes du grandir humain, en quoi consistent-elles, que visent-elles, comment procède se grandir? C’est ce que nous allons parcourir.

Au préalable il nous faut ouvrir deux perspectives.

L’une qui consiste à lier la nature et les degrés du grandir non pas à quelque échelle extérieure mais à ce qu’est l’homme, personne et individu, vivant en communautés dans des mondes de conSensus. C’est là que nous trouverons aussi les clés de l’historicisation du grandir humain en corrélation avec les âges de la vie.

L’autre perspective est celle qui permet d’envisager la question du grandir pour toutes les réalités humaines et plus particulièrement les communautés, groupes, sociétés, organisations, institutions, projets, réalisations qui ont aussi à grandir, humainement parlant.

Enfin attendons nous à rencontrer la question de l’achèvement de l’existence sur la trajectoire du grandir.

Une découverte importante de l’anthropologie fondamentale de l’Humanisme Méthodologique est celle de l’historicisation du déploiement existentiel (cohérenciel), celui de la réalité individuelle comme de toute réalité communautaire.

Elle nous montre que si l’existence a une dimension historique, que si elle s’inscrit dans une temporalité, c’est le Sens (en consensus) qui lui confère cette temporalité ainsi que toutes les facettes de son déploiement.

On peut considérer les facettes de l’existence de façon synchronique comme nous l’avons fait précédemment. On peut les considérer de façon diachronique.

De cette façon s’établit une succession dans le déploiement de cette « réalité réalisée » qu’est l’existence, mais aussi toute expérience existentielle, toute réalité commune.

COHERENCIEL DE L’ÉVOLUTION HUMAINE

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11) L’âge archaïque, celui des affects

Au commencement de l’existence propre d’une personne, il n’y a pas d’avant en ce qui la concerne bien qu’il y ait un avant pour la communauté (et le couple) d’où elle émerge. Il y a en fait un commencement d’expérience.

Ce commencement d’expérience est de l’ordre du vécu, ressenti, il est essentiellement affect. C’est donc là toute la réalité « pour la personne » d’une existence en gestation dont elle ne sépare pas encore le soi et le non soi. Ce vécu prénatal est le premier acquis d’expérience et de réalité, de soi et du monde indissociés. C’est le domaine de l’archaïque c’est-à-dire à la fois les bases structurantes de l’expérience, réalité et existence individuelle de la personne et à la fois un enjeu de régression lorsque les affects sont posés comme visée majeure de l’existence ou bien comme refuge de l’exister, leur donnant ainsi suprématie sur d’autres dimensions.

Il faut savoir qu’à ce « niveau de conscience » nous sommes dans le confusionnel, dans l’immédiat, dans la toute puissance, la toute impuissance, la non distinction, la non distance, le bonheur et le malheur.

Nous soulignons fortement ici que nous nous plaçons du point de vue de la personne en situation de grandir et non en observateur extérieur fusse-t-il équipé de moyens échographiques.

12) La naissance, venue au monde des autres. La naissance est un moment de passage où s’éprouve une séparation, quelque fois cataclysmique. Il n’y a plus cette fusion d’avant et dorénavant l’immédiateté des affects (affectations) se produit par moments distincts. Est toujours présent l’expérience des affects mais elle est interrompue et renouvelée par intervention d’un tiers (mère, autres…). L’expérience de la séparation et du manque commence mais aussi celle d’un début de distinction du soi et du non soi au travers duquel se joue le renouvellement des affects.

13) L’enfance, stade primaire d’évolution. Toute l’enfance sera le temps de l’expérience factuelle, apprentissage des gestes, des comportements, des signaux et de leurs effets. Le temps du mime mais aussi de l’expérimentation (toucher à tout). Ce temps est aussi celui de l’apprentissage de situations, de comportements, d’interactions, d’effets nouveaux avec leurs bénéfices et leurs difficultés mais aussi avec la présence des affects s’associant au « faire » soit pour s’y investir (attentes maternelles par exemple), soit au contraire pour tenter d’en revenir au temps du non manque, de l’immédiat et de la toute puissance. La tyrannie des enfants se nourrit de cette tendance régressive.

On trouvera là le premier grand enjeu de conversion de Sens. L’enfance est l’âge qui au travers des apprentissages et grâce à ceux qui en proposent le consensus, s’acquière la capacité de se tenir dans un Sens de progression plutôt que de régression.

L’enfance n’est donc pas seulement le temps des apprentissages factuels, elle est celui d’une première maîtrise du choix d’un Sens de l’élévation, de la progression, du grandir plutôt que celui de la régression.

Encore faut-il que ne soit pas encouragé (conSensus) le Sens de la régression au lieu de celui de la progression. Les résultats seront catastrophiques pour la suite. Cela suppose aussi que les parents ou éducateurs aient cette exigence mais aussi en aient une maîtrise suffisante.

Éduquer les éducateurs, aider les parents, les mères à tenir cette position en eux mêmes permettra qu’ils aident les enfants à grandir plutôt que régresser (un des penchants originels).

L’âge factuel n’élimine pas le niveau affectif de conscience mais se le subordonne. C’est une première discipline que beaucoup d’hommes n’ont pas acquis et aussi beaucoup de communautés humaines qui, au stade primaire, sont restées fixées sur l’archaïque qui les gouverne. On les retrouve quelque fois dans un Sens de la possession faisant de l’archaïque l’essentiel et du factuel le moyen. (intégrismes, etc.)

14) Le seuil de l’adolescence et de la raison. C’est un seuil de passage où se pose la question de la place de l’individu dans la société.

Il y a là ainsi difficulté à quitter le « monde de l’enfance », c’est-à-dire le monde commun expérimenté, factuellement et affectivement repéré pour entrer dans un monde de représentations, d’identités, de statuts, de fonctions où le rapport à la société et aux enjeux sociaux de l’existence devient la question essentielle alors qu’il en manque l’expérience.

Évidemment une enfance bien assumée sur le plan du grandir – progression, facilitera le passage. Dans le cas contraire ce sont les régressions qui vont dominer (effets de bandes, création d’effets de confusion, expériences affectives massives et envahissantes, de répulsions, tant vis-à-vis de la perspective de grandir (épreuve du manque) que ce qui rappelle une enfance protégée (épreuve de l’empiétement).

Les parents sont eux-mêmes mis aux prises avec ces contradictions et c’est leur tenue qui peut aider les adolescents à accomplir le passage (grandement préparé par une enfance éduquée).

La carte de Cohérence des logiques de situations et de relations éclaire le carrefour auxquels les hommes se trouvent confrontées à ce seuil.

15) L’âge des représentations et de la raison

Nouveau plan de l’expérience, l’expérience mentale mais aussi nouveau champ de la réalité, celle des représentations de tous ordres et notamment de la représentation de soi parmi les autres au milieu des modèles, des signes, des statuts, des fonctions.

La maîtrise des représentations est l’enjeu de cet âge. Capacité de se représenter le monde et les choses, de situer l’expérience factuelle à courte vue (court terme) en rapport avec des enjeux plus lointains (moyen terme). Cette capacité de rationalisation portant sur des représentations de plus en plus vastes et complexes est, on le verra, une capacité stratégique, un niveau de maîtrise dont l’exercice se fait sur le plan mental mais qui porte sur la réalité d’expérience affective et factuelle aussi bien. Seulement les enjeux en termes de représentation et la capacité de maîtriser les autres dimensions de cette manière constituent un plus haut niveau de maîtrise, par exemple celui de professionnels, de fonctions d’encadrement, etc.

Différents problèmes sont inhérents à cet âge des représentations. D’abord l’idéologie rationaliste qui a fait de ce champ d’expérience l’essentiel de la réalité et de l’abstraction la base des choses. De ce fait un auto développement des représentations a pris le pas sur la maîtrise des réalités, aussi bien factuelles qu’affectives opérant un clivage que nos élites ne peuvent reconnaître et pour cause. Cela obère surtout le passage du seuil suivant.

L’autre problème est celui de l’enjeu de conversion de cet âge des représentations. Ou bien il est consacré à une logique spéculative (de type narcissique par exemple) consistant à jouer à l’infini sur les représentations. L’individualisme en est le principal vecteur. Ou bien cet âge est consacré à l’inverse à l’intégration des représentations, représentations du monde et représentation de soi, participant au monde et non pas en face à face. Auquel cas cela prépare à la poursuite du grandir. Nous verrons un peu plus tard à quelle crise des représentations nous sommes aujourd’hui confrontés.

16) Le seuil de maturescence

Une personne, une civilisation ne peuvent pas penser un niveau de conscience qui dépasse le leur. Aussi l’âge de maturescence est-il encore peu repéré. Cependant les signaux des crises qui accompagnent ce seuil sont déjà là mais pas toujours bien interprétés.

Le seuil de maturescence est celui du passage portant sur la question du sujet, de l’intentionnalité, de la liberté et l’autonomie, au-delà des représentations cette fois. A ce seuil se pose la question d’une vocation personnelle vis-à-vis de la communauté, et du monde lui même.

En tout cas c’est à ce stade qu’elle peut être véritablement assumée si on a pu au stade précédent faire de sa place dans le monde autre chose qu’une place face au monde, c’est-à-dire résoudre la question de l’individualisme, enjeu de cette précédente phase. Sinon il ne serait pas possible d’assumer le passage à un stade où l’individualité, l’existence individuelle se reconnaît à la fois dans son unicité (solitude ontologique) et à se voir vouée au bien commun. C’est donc là aussi le seuil de maîtrise d’une responsabilité personnelle.

17) Le stade des engagements communautaires, l’âge du Sens.

Ce nouveau stade semble venir se superposer à l’âge archaïque ou stade archaïque de développement.

En fait chaque stade d’évolution, de niveau de conscience et de maîtrise intègre les précédents, s’il est engagé dans le bon Sens.

Ici, c’est l’intégralité de l’expérience humaine qui est en jeu et en même temps dépassée. Elle ne peut être dépassée que si la maîtrise porte sur l’au-delà de l’expérience qui est aussi son fondement c’est-à-dire le Sens en conSensus. C’est pour cela que se retrouve à ce stade intimement mêlés les enjeux personnels (Sens) et communautaires (conSensus) comme clés de maîtrise.

C’est à ce stade là que s’accomplit véritablement la maîtrise de son humanité et où la question du soi et du non soi trouve autrement une réponse inattendue. Le Soi profond, Instance de Sens, est ce qui relie le plus intimement aux autres par les ConSensus tout en étant le siège de notre unicité et notre altérité radicale. En même temps se découvre que toute l’existence individuelle appartient à l’expérience commune par les ConSensus communautaires donc à l’existence commune. Nous n’existons individuellement que dans la dépendance du monde commun, donc des autres alors que nous avons la liberté et la possibilité de travailler sur le ConSensus à la source même de ce monde commun.

C’est donc là que peut s’établir une responsabilité communautaire et une maîtrise humaine qui sert les autres en s’exerçant. Comme toute phase de développement et d’accomplissement elle a un enjeu de conversion. C’est celui de la reconnaissance de l’être en soi et en l’autre (Être Sens – Instance) et de la contingence de l’existence, au lieu de l’inverse.

Y-a-t-il d’autres seuils d’évolution humaine, d’autres phases. Probablement. Nous pourrions dire que les trois premières phases : âge archaïque, âge du faire, âge des représentations, construisent peu à peu, en conscience et en réalité, l’existence individuelle et collective. Cela constitue le cycle du développement.

Les trois phases qui aboutissent à l’âge du Sens avec l’âge des représentations et l’âge du faire constituent un cycle d’accomplissement atteignant au-delà de l’existentiel, en la clé du Sens et de l’être qui éclaire et engage le Sens de l’existence comme étant celui du bien commun?

On peut encore penser l’au-delà où l’engagement existentiel n’a plus à se faire mais à se défaire. Y-a-t-il un âge du dé-faire, un âge du dé-penser (ou dé-parler comme disent certains), un âge du dé-affecté? Certainement! Ce sont les phases d’achèvement de l’existence dont le grandir se joue dans l’Instance au-delà des espaces temps existentiels et de la mort qui consiste à les quitter.

Évolution humaine et niveaux de maîtrise culturelle

La culture du Sens de l’accomplissement se traduit par une trajectoire d’évolution existentielle caractérisée par des phases et des seuils que nous avons décrit sommairement.

Dans chaque problématique humaine, il y a un meilleur Sens, un Sens d’accomplissement dont la culture se traduit aussi par une évolution selon les mêmes phases et seuils. Les contenus en changent alors évidemment. On peut en conclure deux choses.

D’abord toute situation, toute réalité d’expérience peut être envisagée comme en évolution selon ce même processus.

De ce fait toute situation, toute organisation se retrouve engagée dans ce type d’évolution. On peut alors parler des phases archaïques, primaires ou factuelles, secondaires à l’âge de la maîtrise des représentations, tertiaires à l’âge du Sens avec les seuils de passage entre les phases. Ces degrés de maturité ont une grande importance pour comprendre le niveau de conscience et de maîtrise et donc d’appréhension du monde et des choses, les conditions d’évolution en fonction du niveau de maturité. Enfin on voit apparaître une hiérarchie des niveaux de maturité qui justifie toute hiérarchie humaine qui ne vaut que par le niveau de service, c’est-à-dire de contribution au processus d’accomplissement.

Toute autre hiérarchie fondées sur un facteur quelconque des composantes de l’existence est significative d’un autre Sens qui toujours distrait l’homme de son accomplissement.

Responsabilité, éducation, parentalité, autorités diverses, politique, cadre, chef d’entreprise, professionnels, partout la question se pose ainsi et l’humanisme méthodologique invite à une refondation de toute hiérarchie, niveau d’autorité et de responsabilité, de compétence ou de professionnalisme.

On peut dire d’ailleurs que tout milieu engagé dans un Sens génère son échelle hiérarchique et, on le verra, son échelle de valeurs.

De ce fait dans des périodes terribles se sont souvent les pires qui sont invités à tenir des positions d’autorité. Dans des périodes plus conventionnelles comme la nôtre il en va de même et il n’est pas sans signification que des élites, expertes en formalismes et conformismes, tiennent le haut du pavé barrant le passage à une évolution qui entraîne au-delà du champ des représentations.

Venons-en à un aspect important de la question de l’évolution, c’est celle des communautés humaines.

Chaque communauté est appelée on l’a vu à « cultiver » son meilleur Sens devenant le Sens du bien commun. Cela définit la culture sous son meilleur angle sachant que l’on peut aussi appeler culture ce qui ressort d’autres Sens qui distraient de l’accomplissement humain.

Dès lors si on reste dans la perspective du Sens du bien commun alors on peut considérer que toute activité communautaire, politique, développement, éducation, institution, etc. a pour seul but de contribuer à l’évolution des hommes et de la communauté.

On peut facilement considérer en effet que les communautés humaines traversent les différents âges et les différents seuils d’évolution.

En même temps c’est le niveau de conscience du fait communautaire et de réalisation du monde qui va avec qui est en question.

Les communautés archaïques se vivent sous le mode de l’appartenance fusionnelle (un seul corps) et de l’exclusion de toute altérité. Racismes, clans, tribus, groupes fermés, vivant sous l’emprise émotionnelle et le maniement des affects sont de ce niveau. Malheureusement on doit bien constater que beaucoup oeuvrent pour ramener la société à ce stade archaïque à la fois dénoncé et promu.

Les communautés primaires ou factuelles sont construites autour de l’organisation utilitaire des conditions de vie, de production, d’habitation. Le confort et la sécurité en sont les horizons. Il est naturel que les communautés humaines passent par ce stade mais regrettable que certaines régressent en se donnant ces seuls objectifs comme justification.

La culture du faire, du concret est en soi légitime comme phase d’évolution. La fixation des enjeux communautaires principaux à ce stade ne l’est pas dans un monde supposé évolué..

On observe que de nombreuses organisations (de production notamment) jouent ce rôle régressif plaçant l’économie à court terme (court termisme) au centre des préoccupations et en viennent quelques fois à une économie de la prédation et du pillage, archaïque donc.

Les communautés secondaires maîtrisent les représentations dans une certaine mesure. Elle s’identifie par un imaginaire collectif, des signes, des structures, des modèles, des cadres juridiques, administratifs, institutionnels, des représentations du monde, scientifique, artistique, des visions, des projets, des plans. Tout cela, on le voit, correspond au niveau de civilisation, au niveau culturel de nos sociétés modernes en référence à ce qu’il en a été déjà dans l’antiquité.

Cependant le seuil d’adolescence n’est pas franchi toujours avec bonheur ni également si bien que des pans entiers des communautés humaines n’arrivent pas à ce stade alors que d’autres le fond plus aisément. Là où le Sens du bien commun n’est pas repéré, affiché, cultivé il est probable qu’en arriver à ce stade sera difficile ou réservé à quelques uns.

Les communautés sont enfin appelées à une autre phase de développement et à se reconnaître comme communautés de Sens. Précédemment ce sont les représentations qui identifient et « expliquent » la communauté, le lien social. A ce stade les communautés se reconnaissent comme communautés de Sens et c’estpour cela que la question du Sens du bien commun peut commencer à se poser.

Nous voyons là que même si l’humanisme méthodologique rend compte d’autres Sens et d’autres niveaux d’évolution, il prend tout son intérêt à un âge du Sens, âge des communautés de Sens où la question du Sens est devenu fondamentale, première, essentielle. Il est donc proposé comme le premier instrument conceptuel et méthodologique d’un âge du Sens pour toutes communautés qui s’en approchent et s’y engagent, pour notre civilisation planétaire qui en a engagé la mutation inaugurale et pour tous ceux qui ont un rôle à jouer pour y contribuer.

Pour illustrer : les âges de la vie

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