Le connaître

La connaissance est d’abord ancrée dans l’expérience.Elle est re-présentation de l’expérience humaine. Elle n’est possible que par le Sens qui est en l’homme et conduit au discernement de ce Sens. C’est alors que la connaissance se fait maîtrise pour la liberté, la décision et l’action

Avec la crise des représentations et la mutation apparaîtune crise de la science au travers de différents symptômes,désaffection dans les universités, éclatementdes paradigmes, maniement ambigu des référencesau scientifique. Cette crise est aussi le signe de l’émergenced’une nouvelle façon d’aborder la connaissance humaineet le fruit de la connaissance: la réalisation du monde.

Dans la vie quotidienne comprendre, analyser, dans la vie professionnelleaussi analyser et comprendre les situations, les phénomènesc’est indispensable pour se situer, faire des choix, s’orienter,se diriger et diriger.

Or avec la crise du Sens et l’âge du Sens, la questiondu Sens des situations et de la conscience de Sens bouleverseet éclaire autrement les processus de connaissance antérieurs.

Nous allons examiner la question du connaître sous deuxaspects.

– La conscience des réalités et les différentsmodes de conscience et de connaissance ainsi que les niveaux deréalité.

– La question de la conscience de Sens et le type de connaissanceauquel elle conduit ainsi que la finalité de la connaissancedans le service du bien commun et de l’accomplissement humain.

La conscience des réalités et les modes deconscience et de connaissance, niveaux de réalités.

La réalité est réalisation dans l’expériencedu conSensus entre les Instances. L’expérience du Sensest structurée selon le cohérenciel dont les dimensionset les composantes sont simultanément:

– celles de la conscience

– celles de l’expérience

– celles des réalités

– celles des processus de réalisation ou de connaissance.

D’un côté il n’y a que Sens, Instances, Consensusmais, d’un autre côté, existentiellement parlant,il n’y a que conscience, expérience, réalité.Seule une conscience des Sens peut conduire à éviterl’hypothèse que les réalités se produisentelles mêmes, ce qui est la thèse et le projet démonstratifd’une certaine conception de la science. C’est aussi l’hypothèseconcrète qui conduit à chercher dans les réalitésles causes des réalisations. L’humanisme méthodologiquemet cela en question en engageant le connaître dans le Sensde l’accomplissement humain sans ignorer la possibilitédes autres voies mais aussi leurs conséquences humainesde déni de l’humanité.

Examinons dimensions et composantes de la réalitéet de la conscience.

La dimension intentionnelle subjective. Elle correspondà un mode de conscience de type intuitif qui pénètreau coeur des choses pour en identifier la "quiddité",ce quelles sont en elles-mêmes, la force qui les porte àexister, à perdurer, à se tenir durablement et defaçon déterminée.

L’hypothèse déterministe sur le plan scientifiquey est ancrée. Le déterminisme est fondé danscette expérience d’une persévérance dansl’être, spécifique des choses, qui donne l’impressionqu’elles sont déterminées. De là l’expérienceélémentaire du temps indissociable de cette persévérancede la détermination. Or l’expérience que nous avonsde la détermination des choses n’est pas sans rapport aveccelle de notre propre détermination intentionnelle. N’est-cepas l’expérience d’une constance de disposition, de volonté,d’orientation qui d’ailleurs est celle de l’expériencedu sujet. De là à considérer que la réalitéest déterminée par quelque sujet quelque cause subjectiveil n’y a qu’un pas, celui qu’à franchi Newton par exemple.

L’humanisme méthodologique franchit aussi ce pas maisen disant que la tension intentionnelle est indispensable àtout processus de connaissance et confère à la réalitéd’expérience cette dimension de détermination. Ditautrement il n’y a pas de réalité sans connaissanceni de connaissance sans sujet et l’intention du sujet connaissantconditionne cette connaissance, déjà dans cettedimension là. Faire abstraction du sujet comme conditionscientifique est une aberration qui conduit à nier l’expériencede tous les créateurs et les découvreurs scientifiquesqui en ont témoigné, le plus souvent dans le désert,du moins dans les communautés scientifiques.

Par contre une autre analyse pourra être faite en intégrantune distinction entre des niveaux de réalité:

– le niveau de proximité où la singularitédu sujet et de la situation prédominent,

– le niveau culturel ou communautaire où prédomineles cadres de références communs dans lesquels s’inscrittoute connaissance partagée,

– le niveau universel où ce ne sont plus à desintentions seulement personnelles ou culturelles mais àdes intentions universelles de l’humanité qu’il faut seréférer, ce qui pourrait apparaître commeune abstraction du sujet personnel ou culturel, autre illusiond’optique ou de conscience à éviter.

La dimension attentionnelle ou objective

Cette dimension de l’expérience est celle de l’autre,des autres, sous le mode de la distinction, de la séparation.C’est le principe de toute multiplicité dans l’expérience,celle aussi de tout dénombrement. Cette dimension procèdede l’alternativité d’une expérience de proximitéet de distance. Non séparation – séparation.

De ce fait nous avons avec cette dimension de l’expériencel’émergence indissociable de la distance et de la distinction,distinction à la fois comme manque, soustraction et comme"en plus de quelque chose".

L’expérience de la distance, dans l’alternance avecla proximité, est fondatrice d’une expérience del’espace, de l’émergence d’un "espace entre"simultanée d’une séparation. Au coeur de l’expériencealter-native (née dans le rapport aux autres du conSensus),de la distinction, co-extensive à la distance, "espaceentre", se forge l’objectivation. Il faut bien voir que l’objectivationest un mouvement de séparation entre ce qui devient "desobjets" et de distance prise entre soi objet émergentet le fond d’objets distingués. Cette expérienceest fondatrice de la reconnaissance d’une multitude d’objets etd’un objet individu qui se découvre séparéou plutôt se réalise séparé des autres.

Si l’on sait avec l’Humanisme Méthodologique que cettedimension de l’expérience de l’altérité dansle consensus est indissociable de cette du Sens en consensus,alors on voit que la conscience objective est indissociable del’intention subjective à tel point qu’il n’y aurait pasd’identification objective de l’individu-soi sans que lui soitreconnue une persévérance, une détermination.C’est cette détermination même qui, par contre coup,donne aux objets objectivés une persévérancedans le temps alors que l’instantanéïté enannule tout simplement l’existence (l’expérience).

Inversement la détermination, persévérancedans le temps, ne pourrait s’expérimenter si elle n’étaitpas rapportée à un support de distinction objective,à un objet distinct et aussi sujet déterminé.

Rajoutons à ces considérations le fait que l’expériencede l’altérité (autres du consensus), donc aussidu processus alternatif de proximité – distance et parsuite de distinction objective, est conditionné justementpar les autres. A ce titre il est tout à fait compréhensibleque l’on considère comme aléatoire l’expérienceobjective, aléatoire voulant dire ici déterminéepar ailleurs (certains dirons par hasard ce qui n’apporte rien).

Il y a là de fortes incidences en ce qui concerne d’unepart l’indissociabilité des dimensions subjectives et objectives,déterminantes et aléatoires, de toute réalitéd’expérience humaine.

On pourrait alors au contraire oublier la dimension déterminante(sujet intentionnel) et vouloir une science "objective"entièrement fondée sur la négation du sujetremplacé par quelque substitut, il le faut bien, sans lequelil n’y aurait pas de durée donc de phénomène,ni de réalité.

On pourrait à l’inverse oublier la dimension aléatoire(objet attentionnel) et vouloir une connaissance déterminantedont il faut bien alors justifier l’auteur mais dont il y a difficultéà justifier la multiplicité.

Enfin on vit aussi là comment les fondements de l’expériencede l’espace-distance et du temps (tension persévérante)sont indissociables ce qui nous amènera à l’espacetemps relativiste.

La dimension rationnelle ou projective

Troisième dimension de l’expérience elle résultede l’intégration des deux autres. Elle se présentecomme un "moment" d’existence, déploiement dansun temps et une historicité c’est-à-dire une durée,d’un ensemble de rapports ordonnés entre des objets distinctsmais ainsi reliés.

Dans cette perspective chaque objet se connaît àla fois par distinction et par relation à d’autres selonune unité logique, une détermination d’ordre dansle temps. Dans cette dimension spécifique c’est d’ailleursces rapports d’ordre qui apparaissent comme structures dynamiques,processus de développement. Chaque objet se trouve iciexpérimenté par l’ensemble des rapports avec desobjets distants et l’ordonnancement de ces rapports selon unelogique temporelle. En fait sur cette dimension stricte de l’expériencele "moment" identifié a un "volume existentiel"qui est le champ des rapports d’ordre et leur unité logique.L’extension spatio-temporelle comme champ des rapports d’ordreest ici la seule consistance de la réalité.

Elle s’y trouve "rationnelle", ce qui désignece qui a été exprimé précédemment,et aussi "projective" en cela que la temporalité(figure du Sens) ordonne à un mouvement de devenir (l’immobilitéen étant un cas particulier).

On notera ici que tout moment existentiel détermineun espace temps propre sans commune mesure avec tout autre moment.Cependant il est possible dans un moment de reconnaîtredes objets en relation, objets qui peuvent être aussi expérimentésà leur tour comme moments propres.

On retrouvera là le problème des niveaux de réalité.

Le moment d’une expérience de proximité n’a pasde commune mesure avec le moment d’une expérience communautaireculturelle ni avec le moment d’une expérience universelle.

On ne peux donc intégrer dans un même moment cequi relève des uns et des autres. Par contre on peut intégrerdans un même moment des objets qui relèveraient d’autresniveaux de réalité mais qui changent alors de niveau.Seuls le Sens et sa conscience peuvent transcender les niveaux.

Les rationalités universelles, culturelles, personnellesne peuvent être articulées additivement ou par autrescombinaisons. Elles sont autres.

La composante affective ou sensible

La conscience sensible est le vécu, l’éprouvédu conSensus ou encore l’affectation sujet-objet en tant qu’ilsincarnent les deux dimensions fondamentales du consensus.

Le vécu affectif du consensus est aussi expériencede puissance-impuissance, inclusion-exclusion, confusion-négation.

Cette expérience favorise l’identification des réalitésavec le vécu ressenti.

Chaud, froid, beau, laid, repoussant, attractif, etc. sontdes qualités d’affects facilement attribuées auxchoses alors qu’elles constituent ces choses dans l’expérienceelle-même. Cette composante de toute expérience humaine,si elle n’est pas maîtrisée (immaturité) entraîneune sorte de connaissance qui doit tout à l’affect et àses limites. L’opinion publique relève au fond de ce typede connaissance avec ses thèmes de puissance/impuissance,son maniement d’affects, et des vérités aussi stablesque les vagues par grand vent mais récurrentes néanmoins.

Maîtrisée cette dimension affective, cette conscienceaffective permet de qualifier, d’apprécier, de nuanceret de construire d’autres dimensions de l’expérience etde la réalité.

Epurée cette dimension de la conscience dégageradu jeu des puissances des écarts de potentiels et des mouvementsondulatoires dont la fluctuation, l’ampleur et l’intensitéfont toute la qualité.

Ce champ de conscience est donc aussi bien celui des fantasmesgrossiers que celui des subtilités sensibles en passantpar les différents niveaux de maîtrise qui l’inscriventdans une conscience plus élargie.

Ici la distinction des niveaux de réalité endépend sachant que sur le seul plan affectif la confusiondes niveaux est totale, perception personnelle égale véritéuniverselle.

La composante factuelle ou physique

L’expérience est ici celle d’une interaction physique,elle conjugue objectivité distinctive engagée envolumes existentiels, sous le mode des masses inertielles. Leschoses se tiennent en résistance et réaction lesunes aux autres, en mouvements relatifs d’élémentsdistincts.

L’expérience factuelle est celle des interactions entreles choses transformant les choses elles mêmes ou le champde leur interaction. L’âge du faire exerce cette reconnaissancedes choses sans voir ce que la conscience mentale permettra d’imaginerpar la suite de modèles, de structures, de règles.L’expérience empirique du factuel nous donne une visionphysique, matérielle du monde, une vision mécanique,éventuellement animée par quelque puissance dontla masse inertielle est en quelque sorte la présence équivalente.

Cette expérience factuelle nourrira cependant l’expériencementale et la maîtrise des représentations avec laRaison.

La composante mentale ou intellectuelle.

Elle a pris une grande importance dans une civilisation del’âge des représentations et singulièrementdans une culture qui a voulu en faire un fondement.

La conscience mentale est celle qui est à la fois prisepour la seule réalité et à la fois investiedu soupçon de n’être qu’un jeu d’apparences.

Les représentations sont les formes de la réalitéet c’est la maîtrise de ces formes au travers des modèles,formules, schémas, discours, structures qui occupent nosécoles, universités et institutions spécialiséesdans les formalismes de tous ordres. Croisant la conscience intentionnelleet la conscience rationnelle, elle est le lieu des "projections"que sont les représentations sauf à se vouloir représentationde représentations dans les déviances que l’on apu entrevoir. Nombre de questionnements philosophiques, scientifiquesse sont enfermés dans cette réduction mentale stérilisantleur source qu’est l’expérience humaine à vouloirfaire de son volet mental une abstraction. C’est le cas avec unecertaine conception des mathématiques comme formalismeautonome, indépendant de l’homme et ses réalitésd’expérience.

Il faut conclure ce panorama des dimensions et composantesde l’expérience, de la conscience, de la connaissance etde la réalité, par leur intégration. Peut-onenvisager une telle intégration en conscience de toutesces facettes, la réponse viendra avec le dépassementde la conscience mentale et avec un niveau de maîtrise quisuppose discernement des Sens en conSensus.

La conscience de Sens

Quelque soit la complexité de la réalitéet de la conscience des réalités, il ne faut pasoublier qu’il s’agit toujours d’un acte de réalisationinconscient à partir du Sens en consensus.

Le "fond des choses", c’est le Sens. Dès lorsl’accès au Sens des choses apporte à la conscienceréalisatrice autre chose, comme une compréhensionintime dont le lieu n’est autre que l’Instance. S’est-on suffisammentinterrogé sur le fait que l’on puisse attendre une compréhensionprofonde des choses (de celles qui fondent la découvertescientifique ou l’oeuvre créatrice) par une investigationau coeur de soi-même?

Qu’y a-t-il au coeur de soi même sinon le Sens humainqui est le coeur des choses;

C’est dire que l’on peut ainsi chercher à discernerle Sens des choses en soi-même et, accédant àleur origine, s’en trouver éclairé sur ces choseslà. Cet éclairage porte non seulement sur les Sensd’une problématique humaine sous-jascente mais aussi surce qui sous-tend chaque dimension de l’expérience ainsique son intégralité.

Le discernement des Sens va nous éclairer sur la déclinaisonintentionnelle de la réalité. Elle va nous éclairersur l’objectivité significative. Elle va nous éclairersur le Sens de la rationalité en jeu. Elle va nous éclairersur le ressenti, le Sens de l’action, le Sens des représentations.

La conscience de Sens articule à la fois la conscienceréalisatrice dont elle donne la clé explicativeet à la fois une conscience révélatrice quirenvoie de l’expérience réalisée àson origine d’humanité, le Sens en Instance.

C’est par la conscience réalisatrice que nous "réalisons"le monde et c’est par la conscience révélatriceque nous y découvrons le soubassement d’humanité.En conséquence nous pouvons orienter notre "réalisationdu monde" dans le Sens (accomplissement, bien commun) favorisantla conscience de Sens, révélatrice de l’humanité.

Reconnaître l’humanité dans sa présencetranscendante au coeur de l’homme est l’enjeu final de toute connaissanceréalisatrice qui réalise le monde de l’homme. Cemonde est tel que l’homme en porte la possibilité qui leconstitue : l’humanité.

Nous verrons comment pratiquement peut être engagéun processus de conscience de Sens et comment c’est un moyen demaîtrise de la décision et de l’action.

Auparavant il faut insister à nouveau sur le fait quela conscience de Sens, dans une problématique humaine,est celle du Sens qui peut participer simultanément :

– d’un "consensus de proximité" et de situationproche : réalités individuelles, personnelles,

– d’un "consensus culturel" et de situations communautaires,

– d’un "consensus universel" et de situations universelles.

Les consensus sont différents et donc les niveaux deréalités différents et le Sens, lui, estcommun. La conscience de Sens permet d’articuler les niveaux sansles confondre.

En fait en-deçà du niveau de maîtrise correspondantà l’accès au Sens (au coeur de soi) l’articulationdes niveaux de réalité n’est pensable que dans unemême hiérarchisation causale plaçant par exemplel’universel comme seule source des réalités culturelleset personnelles ou bien encore les réalités culturellescomme référence du personnel et de l’universel (conventions)ou encore le personnel comme critère d’extension au culturelet à l’universel. A l’âge du faire, il n’y a quedeux niveaux : le concret de proximité et le reste lointain,abstrait. La conscience de Sens nous montre comment le personnel,le culturel, l’universel nous renvoient au même lieu, l’humanitéen nous-même, nous situant indissociablement sur tous cesplans dans les affaires qui sont les nôtres.

En conclusion le connaître est le fait d’une dispositionhumaine, d’un Sens, d’une posture épistémologique.

Selon les Sens engageant le processus de connaissance alorsc’est telle ou telle conception de la réalité, dela connaissance, des processus efficaces de l’homme dans le processusde connaissance qui prédomine.

Lorsque le Sens du processus de connaissance est un Sens d’accomplissementalors la connaissance se déploie comme réalisationselon les différents modes de conscience, dimensions etcomposantes de la réalité ainsi réalisée.dans les autres cas, c’est toujours à une réductionet une distorsion de la réalité que l’on aboutit.Il est d’ailleurs possible d’établir une certaine corrélationentre Sens et distorsion de la conscience et donc des réalités.

Le travail de connaissance contribue alors à la culturede ce bon Sens et instaure une échelle de niveaux (et denature) de conscience des réalités qui en arriveà l’essentiel, la conscience du Sens des réalités.

Cette conscience du Sens des réalités est cequi procure liberté, engage la responsabilité entermes de positions tenues, entraîne l’action de servicedu bien commun. Le travail de connaissance est en ce Sens (seulement)un service aux personnes, aux communautés, à l’humanitéentière.

Ce n’est pas le cas du "savoir" ou connaissance réduiteà la collection des représentations qui sont lefruit de la "réflexion", du reflet d’abstractionsde l’expérience, réduction formelle de celle-ciqui fige en ses formules le fond des choses et de l’homme et lesenferme dans des modèles réflexifs. Comprenons alorsla désaffection (dé-affectivité) et l’inopérabilité(dé-factualisation) de ce "savoir" qui tend às’auto réfléchir dans un "savoir le savoir"de plus en plus abstrait, abstrait de l’humanité: antihumanismethéorique que nos universités promeuvent.

Ne sert pas l’homme non plus cette sorte de connaissanceréduiteà ce "je sais faire", à ce "commentça marche" purement factuel qui réduit le mondeet l’homme à leur seule valeur instrumentale, utilitaire,à un savoir faire qui dé-subjective l’homme et lesaffaires humaines et en vient à ne reconnaître que"la nécessité", "le besoin","la force des choses", "du système, "leslois naturelles" comme justifications.

C’est là l’antihumanisme pratique que trop souvent nosécoles d’apprentissage et professionnelle glorifient. Leshommes n’aiment ni l’un, ni l’autre, ils s’y résignentseulement en s’y réduisant pour souffrir moins de ce quiampute leur humanité.

Ne parlons pas enfin de cette réduction purement affectived’un "je sais" qui participe d’une pensée magiquelégitimée par l’émotionnel. L’émotionpublique dite opinion publique est entretenue de mystificationsplanétaires ou culturelles appelées "prisesde conscience" et nourries de falsifications auxquelles lesmédias qui veulent avoir de "l’impact" donneforce et étendue et qui sert les vues de pouvoirs politiques,économiques, idéologiques, religieux, militaires.On les voit alimenter la machination falsificatrice en permanencejouant sur cet "effet de certitude" d’une conscienceémotionnelle incapable de distinction, d’apprentissage,de représentation rationnelle et bien sûr de discernement;

Laloi et l’ordre

Lesracines de la certitude

Les structures de la réalité et le réel

Letemps des réalités virtuelles

Latrialectique sujet – objet – projet

Aquoi sert la science?

Postulats et postures scientifiques mathématiques et pédagogiques

La cité macropédagogique

Retour