Responsabilité et initiative à l’âge du virtuel

L’âge du virtuel, âge d’homme, est celui où l’initiative devient la caractéristique principale d’une responsabilité nouvelle. La passivité et toutes les formes de pathos si vivement prônées aujourd’hui se révèlent l’apanage des âges antérieurs. Toutes les constructions, fondées par exemple sur le consumérisme, seront rendues rapidement obsolètes dans les sphères du virtuel.

L’âge du virtuel est caractérisé à la fois par un niveau d’évolution humaine, une position de la personne et un rapport avec la réalité en général et nos préoccupations, professionnelles ou autres, en particulier.

En termes d’évolution humaine, l’âge de la maturescence est celui ou après l’ère de la Raison vient l’ère du Sens. L’humanité se découvre non seulement chargée d’organiser son existence mais de lui donner un Sens (parmi d’autres possibles).

La mondialisation n’est pas un fait économique, ni une idée commune déjà là depuis longtemps, mais une appropriation de l’humanité dans son ensemble dont nous nous reconnaissons la charge en chacun et en tous (cf. étymologie des termes world et welt = âge d’homme). Mais pour cela il ne s’agit plus simplement de l’homme, homo, produit de la terre, mais de l’homme VIR, sujet intentionnel parce que Etre de Sens (cf. la théorie des Cohérences Humaines).

De là une position de la personne, homme VIR, lorqu’elle s’assume comme tel. C’est une position de responsabilisation. La personne répond du Sens dans lequel elle s’engage (intention, volonté, vertu, valeur…) et dans lequel elle engage les autres dans les communautés de Sens que sont l’entreprise, la cité, la famille, les institutions, les cultures, les collectivités et tous les groupes humains engagés.

C’est bien sous différentes formes une interpellation de la responsabilité personnelle qui est d’actualité vis-à-vis du devenir de chacun et des affaires collectives par exemple avec la citoyenneté. Il nous faut assumer que rien ne va de soi et que c’est de nos initiatives (d’auteurs, d’initiateurs) et de nos responsabilités (de choix et d’engagement de Sens) que notre avenir dépend.

Enfin la réalité se découvre être non pas une donnée brute dont il faut uniquement s’accomoder ou profiter, mais une « production humaine » réalisée à partir de l’expérience partagée de nos virtualités. La réalité est toujours virtuelle puisque elle est manifestation des Sens humains partagés et vecteur de réalisations nouvelles et d’accomplissement des virtualités humaines.

Dit autrement le monde est le monde que nous faisons et qui prépare celui que nous vivrons et ferons vivre à nos enfants. A nous de lui donner le meilleur Sens, celui qui génère des hommes VIR, c’est-à-dire des sujets autonomes et co-responsables de leur humanité au travers des réalités de la vie quotidienne et historique qui sont toutes « virtuelles ». Internet est un champ de « réalisation », c’est-à-dire prise de conscience et production de mondes virtuels, c’est-à-dire encore un champ d’initiative et de responsabilité humaine sans lesquels il n’existerait tout simplement pas. C’est bien un des enjeux de ce monde là que de reprendre sous cet angle, celui de la coalition des responsabilités personnelles, l’ensemble des réalités, maintenant reconnues comme virtuelles: économiques, politiques, juridiques, techniques, sociales, etc…

C’est donc la valeur et la finalité humaine des situations, des actions, des enjeux qui comptent en priorité. C’est donc le travail sur les intentions, responsabilités, initiatives et bien sur maturation qui est le plus important. C’est donc l’initiative et la responsabilité personnelle qui sont essentielles dans toute entreprise et tout développement. C’est donc le travail sur le Sens qui est la compétence et le niveau de maîtrise exigé des dirigeants et responsables qui ont à « donner le Sens » et en répondre à l’âge du virtuel.

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