Les entreprises et les valeurs

Il semble qu’au thème des valeurs soient attachées diverses attentes et motivations. Par contre on a le sentiment qu’il s’agit toujours d’un accessoire, comme si cela intervenait à la marge dans la marche de l’entreprise et ses performances.

L’Humanisme méthodologique montre au contraire qu’il s’agit d’un vecteur majeur de la performance durable et globale de l’entreprise et plus particulièrement par temps de mutation.

Les valeurs sont les indicateurs du Sens du bien commun. La valeur est la mesure de contribution au bien commun. C’est ce qu’a établi l’Humanisme Méthodologique.

Tout cela aurait un côté moral qui donne aux cyniques et aux idéalistes du grain à moudre. Il donne aux nouveaux bien pensants l’occasion de se faire mousser, sans trop de souci de cohérence entre les idéaux et “les dures réalités économiques” ou bien “les lois de la performance”. La “responsabilité sociale” est elle l’adoption de valeurs indicatrices du Sens du bien commun, une nouvelle scène de communication ostentatoire ou la communion dans la nouvelle bien pensance universelle? C’est justement là qu’intervient la nouveauté des analyses et des méthodes.

Si on se libère un peu des identifications : économie = prédation, économie = lois de la nature des choses, économie=organisations techniques alors on peut lui découvrir un autre visage.

– Rien ne vaut qui n’ait quelque valeur communément reconnue

– Rien ne se fait qui ne mobilise et motive les hommes et leurs compétences, donc des valeurs partagées.

– La performance vient de la convergence des énergies et des compétences dans des processus guidés par des valeurs communes.

– Le succès de toute entreprise c’est d’offrir de la valeur qui fasse écho aux valeurs de ceux qui se trouvent alors concernés, à cette condition même.

Le Sens du bien commun est bien le vecteur de la performance économique dont les valeurs sont les indicateurs et dont la valeur est la mesure.

Aller dans le même Sens? Il suffit de prendre le contraire, aller dans tous les Sens, dans des Sens opposés, divergents, aller chacun dans son Sens pour comprendre les conséquences.

Tout faire pour mobiliser les forces et les âmes dans le même Sens; non sous la contrainte (ce qui est un contre-sens) mais dans les aspirations et les motivations mobilisatrices qui doivent être librement appropriées par tous.

Aller dans le même Sens, identifié par des valeurs indicatrices partagées, c’est la clé de toute efficacité humaine et performance économique collective.

Diriger c’est donner le Sens! c’est pourquoi la question des valeurs, le management par les valeurs, sont si importants. Il en va de même pour toutes les questions majeures de l’entreprise, les actes de management, les équipes, les fonctions et l’ensemble des actions. La convergence de Sens donne une puissance de performance toujours rêvée, rarement réalisée faute de maîtrise du Sens et des valeurs.

Le bien commun? Qui le préfère dans un mauvais Sens? Le Sens du bien commun c’est celui auquel on aspire qui défini la réussite, ce qui a les plus grandes valeurs – valeurs selon lesquelles elle sera évaluée, non quantitativement seulement mais aussi qualitativement, selon les aspirations mobiliséers.

Ce bien doit être commun pour qu’il y ait tout simplement valeurs à partager, convergences et aussi identification et valorisation sous le regard d’une communauté de référence.

Le fait de partager un même Sens du bien commun, des valeurs communes, des moyens d’évaluation communs de la valeur ne suppose pas que les intérêts soient les mêmes, ni que les critères ou les repères soient strictement identiques. Aller dans le même Sens c’est l’unité qui permet la diversité.

Par contre, pour que ce soit une entreprise commune, il faut une communauté de valeurs et donc du Sens du bien commun, il faut que la diversité trouve sont unité d’engagement et d’évaluation. Alors c’est la communauté de référence qui légitime l’entreprise, sa réussite et son Sens du bien commun.

Il y a de nombreuses possibilités, non pas dans l’exclusion de telles ou telles parties prennantes mais dans le choix d’un système de valeurs de référence auquel toutes les parties prenantes pourront consentir sans aliéner leur intérêt. cela mérite une réflexion en soi qui rejoint la question de la légitimité des entreprises. Ni les cyniques ni les naïfs ne doivent avoir là le dernier mot..

Manager par le Sens du bien commun et donc par les valeurs est sans doute la réponse à l’exigence de performance durable et globale dans un monde éclaté aux changements rapides.

Les modèles du commando ou du raid économique, de la stabilité organisationelle et fonctionnelle, du système technique automate sont autant de modèles qui divergent du Sens du bien commun et sont fondés sur des logiques gagnant perdant ou s’en accomodent fort bien.

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