Cohérences culturelles des USA

Les études de cohérences culturelles révèlent la personnalité d’une communauté, expression d’une problématique humaine singulière. Les Etats Unis d’Amérique trouvent leur culture commune dans un rapport à l’espace en plusieurs Sens.

Les Etats Unis d’Amérique

Carte des cohérences culturelles

Il est assez banal de souligner la diversité des populations qui ont constitué et constituent ce pays et aussi l’existence d’un sentiment américain qui se manifeste dans différentes circonstances. L’unité est certainement liée à l’aventure qu’à représenté sa constitution, de fait et de droit. Sa diversité traduit les différences manières de la vivre. Des Etats – Unis le singulier et le pluriel associés.

L’analyse des cohérences culturelles repose sur une compréhension nouvelle de ce qui peut fonder et animer une communauté, une communauté nationale en particulier. Il s’agit d’une problématique humaine, une part de l’humanité que nous portons tous mais qui s’est trouvée engagée dans une histoire ou des conditions communes à une communauté historique. C’est là la source de l’unité humaine qui fait qu’on se reconnaît de ce pays par exemple ou dans ce pays. Cependant dès que l’on veut en identifier les expressions alors c’est la diversité qui apparaît avec toutes ses contradictions. L’Humanisme Méthodologique montre que ce sont justement les différents façon de traiter cette problématique qui forment cette diversité de positions. Dit autrement une sorte d’inconscient collectif nait de l’épreuve d’une problématique humaine partagée et sans cesse renforcée mais cette unité se vit en plusieurs Sens, le Sens de la culture de la communauté nationale.

Dès lors ce sont des questions de visions du monde, d’aspirations, de façons d’agir qui sont en jeu. Chaque Sens de la culture est le vecteur d’une cohérence culturelle et toutes divergent. En outre pour une même cohérence culturelle les modes d’expression sont différents en fonction des circonstances. De là la complexité et l’impossibilité de figer dans quelque forme que ce soit une identité culturelle. Lorsque la question du Sens sous le mode du Sens du bien commun se pose et que les circonstances sont définies alors on peut formuler des définitions valides.

A contrario l’analyse des cohérences culturelles cherche à mettre en évidence les Sens de la culture en question au travers d’expressions qu’ils transcendent et qu’elles signifient.

Le lecteur est donc invité à cet exercice de discerner au-delà des formes et des mots ce qui en l’homme, en soi, se trouve être le Sens que l’on cherche. C’est donc une expérience intérieure comme un voyage pour rejoindre ceux de cette autre culture, la notre aussi. Cette re-connaissance intérieure est aussi ce qui nous permet de comprendre autrement avec leurs yeux, ceux qui portent cette culture qui peuvent aussi se comprendre à leur tour.

La problématique culturelle des Etats Unis d’Amérique

L’homme américain n’a déjà pas de nom correspondant à ce pays. Il est du continent Amérique ou d’un Etat, californien par exemple ou d’un lieu comme newyorkais. Sa position dans l’espace en tant que membre de la nation est problématique. Depuis le début c’est la conquête d’un nouvel espace, d’une place qui manquait sans doute à beaucoup d’immigrants qui n’avaient pas la leur, ou bien qui ont entendu la promesse d’en trouver une au moment ou d’immenses territoires semblaient être à conquérir à partager. Si la géographie en est le théâtre on voit bien que l’imaginaire, la représentation de soi et de son devenir sont en question. Le pire et le meilleur sont en jeu. Réussir ou perdre, mais aussi différentes positions possibles face à cet enjeu. Le rapport des hommes à l’espace comme lieu d’engagement de l’avenir est la problématique centrale de cette culture.

Les grands espaces de la conquête de l’ouest, ceux de la conquête spatiale, ceux de la conquête de l’imaginaire du côté du cinéma ou du côté de l’innovation sont là. Les « nouvelles frontières » sont toujours un puissant moteur d’engagement et de rassemblement mais aussi l’engagement ou le non engagement dans le reste du monde. Se situer dans l’espace des possibles ou des dangers, implication ou replis, égoïsmes ou solidarités. L’existence dans cette culture est un vaste champ d’aventures vis-à-vis duquel on prendra position selon la peur, le courage, l’ambition ou la fuite qu’il suscite.

La métaphore spatiale et sa réalité géographique, physique vont de pair. La culture est topologique mais l’espace est aussi mental, un espace de représentations, physique et juridique tout aussi bien. La surface est ici le théâtre des prises de position, les situations le terrain de l’engagement, en de multiples Sens.

Les Sens de la culture des Etats Unis d’Amérique

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Difficile de citer la communauté en question, sans être restreint à l’espace physique et juridique. Les américains? les états uniens? Rien n’est tout à fait pertinent et pourtant c’est de communauté nationale qu’il s’agit ici.

Quelques repères d’attitudes et comportements qui structurent justement cet espace culturel d’un inconscient collectif comme deux axes d’une carte des Sens, d’une boussole des esprits et des courants.

L’implication et la désinvolture marquent deux Sens opposés.

A – L’implication c’est l’investissement personnel dans des enjeux communs. Le bien commun et sa morale y prennent place. L’espace est un espace communautaire où chacun se sent partie prenante. Tous les espaces peuvent être investis ainsi; espaces locaux, espace national, espace cosmique, espace imaginaire, espaces mondiaux le concernement des Etats unis est ici sans faille. L’histoire nous l’a montré.

B – A l’inverse, la désinvolture, l’indifférence est le fait d’un individualisme qui ne se sent pas concerné et mieux qui se tiens hors jeu. Bien sur chaque état vis-à-vis de l’ensemble fédéral, chacun vis-à-vis des autres, chacun pour soi, sans affects ni considération morale vis-à-vis du bien commun.

Cette contradiction appartiens au même corps culturel et l’une ou l’autre des tendances domine selon les époques et les circonstances.

Le dépassement et la fixation.

C – D’un côté l’espace est à traverser c’est le lieu où s’établi la règle, la loi qui marquent une détermination une persévérance. Ce qui est visé c’est toujours un au-delà, une « nouvelle frontière » qui en annonce toujours une autre. L’espace c’est le lieu des avancées, des dépassements, de la créativité, de la découverte de nouveau horizons. Mais c’est la démarche volontariste, la route tracée (feuille de route) qui marquent le Sens du dépassement dont on connait mille illustrations.

D – A l’inverse l’espace est lieu de fixation, velléitaire quant aux perspectives mais obstiné quand à l’attachement aux opportunités, aux intérêts. Repli défensif, attraction réactionnelle, compulsion d’accaparement, la loi et la règle sont là subalternes comme une clôture. On trouve ici les grandes addictions et leur exploitation où règne « la loi du milieu ».

Cette opposition fait l’objet de pans entiers de l’histoire ou de la mythologie américaine (métaphore imaginaire) comme son actualité.

La conjugaison de ces quatre Sens deux à deux dessinent d’autres tendances ou champs de cohérences qui nous amènent à quatre portraits contrastés. On terminera par celui qui apparaît comme porteur du Sens du bien commun dont la culture est celle d’une vocation qui nous concerne tous comme chacun dans ce pays.

1 – Le passage. « A poor lonesone cow-boy » traverse le paysage mais s’en va solitaire indifférent à la communauté qui reste. Le cinéma américain en est plein de ces héros solitaires, individualistes, sans attaches. Leur domicile c’est ailleurs. L’espace imaginaire, la culture du cinéma est cet ailleurs qui parle bien des règles, de la loi, du courage mais dans la fiction. Dépassement oui mais hors jeu. Désinvolture oui mais dans les règles de droit abstraites, sans morale réelle ni souci du bien commun. Les feuilletons américains en sont pleins.

2 – La perdition. Le monde des « loosers ». Fixation et désinvolture, l’addiction devient tentative d’évasion comme avec une drogue, hors jeu et hors la loi. C’est le terrain des grandes dépressions, le pire pour cette culture. Enlisement dans des situations bloquées, isolement dans des espaces clos, des quartiers, souvent de haute sécurité, des ghettos. La désaffection pour les enjeux collectifs renvoie à cette dissolutions que les vétérans du Viet-nam et d’autres ont connu. Les espaces de fixation sont désinvestis et la culture, la conscience avec. Le pire.

3 – Le grégarisme. L’implication communautaire comme fixation, le grégarisme comme addiction compulsive. Le sentiment de solidarité après le 11 septembre et l’implication obstinée pour un bien collectif sans respect de la loi (internationale ou nationale). Une forme de religiosité à la fois communautaire et close sur un objet de fixation multiplie évidemment les sectes. Elles sont considérées ici comme provenant d’un élan légitime quelque soit le contenu ou l’idole. La troupe, la régression communautaire dans un dynamisme auto protecteur, défensif, voilà une tendance lourde d’identification collective.

4 – La conquête. Enfin la conjugaison de l’implication pour le bien commun et la détermination du dépassement dessinent le côté entreprenant, innovateur. L’engagement pour des causes morales dans le respect des règles de comportement en font un certain puritanisme. Le domaine économique en est l’un des champs privilégié. La réussite comme dépassement est une des figures les plus valorisantes, un système de valeurs, « a way of life ». Si la réussite est individuelle elle doit respecter les règles communes et les enjeux collectifs. Il est vrai que cette morale de la réussite est peu compréhensible dans une culture européenne. Ici la loi est un bien commun et le recours à la constitution particulièrement sensible. Il faut préciser aussi que la réussite n’est pas un état de fait mais une démarche permanente, une entreprise constante et non la recherche d’une rente de situation que l’on trouverait dans un Sens inverse de fixation. Le « yes we can » de Barak Obama en est une expression particulièrement significative.

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