L’Ingénierie humaine, une révolution méthodologique

– Les algorithmes humains, un changement radical de méthodes

Les algorithmes sont, au moins depuis Euclide des procédures qui conduisent à un certain résultat à partir d’une situation donnée. Le terme, plus récent, est utilisé maintenant pour des processus de traitement logique et numérique incluant tant un traitement des grands nombres qu’un « apprentissage » pour obtenir des résultats autrement inaccessibles. On fait appel alors à l’idée d’une intelligence artificielle par référence à des processus cognitifs du cerveau qui en seraient le modèle.

Différents « biais » interrogent le succès de certains de ces « calculs ». En effet les « calculs » des humains ne sont jamais exempts d’intentions, conscientes ou non. Les « données » sont en fait « choisies » consciemment ou non. Les analyses prédictives sont conditionnées par des contextes  conscientes ou non. A cela la question du « bien visé » renvoie à des valeurs dont la définition théorique reste à être envisagée.

L’humanisme Méthodologique montre que tout ce qui contribue à ces processus tiens de l’expérience humaine, consciente ou non. Ses propositions d’intelligence symbolique ou intelligence du Sens n’ont rien d’artificiel sauf à faire référence aux artifices que les hommes utilisent dans leurs calculs et leurs méthodes.

Dès lors un concept d’algorithme humain comme processus agissant dans des situations identifiées, permet d’envisager autrement l’action qui est humaine de part en part, même si elle se dote d’artifices comme autant d’outils, d’instruments et, pourquoi pas, de machines. Ce sont les dynamiques humaines qui sont motrices de l’action et déploient leurs effets dans le contexte et selon le Sens donnés.

Quelques soient les modalités opératoires, les modèles inspirants, ou les volontés réunies, ce sont les processus d’actualisation et d’activation récurrents des conSensus qui sont sources d’efficience. Des « opérateurs symboliquement structurant » y contribuent de même que des environnements virtuels c’est-à-dire porteurs de vertus donc de Sens.

Il se trouve que les processus agissants sont eux-mêmes actualisation de potentiels liés au ConSensus et c’est pour cela qu’ils sont en retour activants et efficients. Comme les ConSensus sont les substrats des communautés où se posent les projets d’action et les pratiques opérantes alors, si on se réfère au Sens du bien commun alors ou peut y associer un algorithme culturel qui lui est propre. A noter donc que chaque communauté dispose d’un algorithme culturel qui participe à son développement. Pouvant avec l’intelligence symbolique discerner le Sens du bien commun d’une communauté culturelle donnée, il est possible aussi de concevoir et mettre au clair son algorithme culturel propre. Cela vaut pour toutes les communautés de toutes tailles.

Bien sur les modalités d’exercice d’un algorithme culturel dépendent de circonstances et conditions spécifiques. Ainsi différentes méthodes peuvent être alors conçues pour mettre en oeuvre ces algorithmes selon les conditions et enjeux  circonstanciés.

De ce fait, entreprises, territoires, organisations, etc. peuvent mettre en évidence leur algorithme culturel propre et le traduire en méthodes et pratiques de circonstance. Le moment est venu de le mettre en pratique en situation de pandémie et le phénomène humain associé