Avant le Big Bang

Il y a en a qui pensent que presque tout est dit en matière de science physique. Les avancées des Bogdanov tendent à montrer que tout reste à faire et à refonder. Nous avons, avec l’affaire Bogdanov un exemplaire de la crise des fondements et aussi de la crise idéologique de la physique et de la science en général.

Les frères Bogdanov sont manifestement coupables d’avoir transgressé différents tabous. Eux, des saltimbanques, ont depuis plus de 15 ans entrepris une recherche fondamentale de physique et de mathématique qui a abouti à leurs thèses respectives.

Ils avaient aussi osé écrire entre temps un livre “Dieu et la science”, entretiens avec Jean Guitton Grasset 1991. Il faut dire aussi que leurs travaux auraient été encouragés par le mathématicien André Lichnerowicz (aujourd’hui décédé).

Enfin ils touchent à une question tabou, sulfureuse sans doute, : “Avant le big bang » ou plus exactement avant le “mur de Planck” (une limite qui est postulée par la physique).

Et là ils développent un appareil mathématique qui tendrait à montrer que le temps y serait mi imaginaire mi réel, assimilable aussi aux dimensions d’espace et qu’au point zéro le temps serait purement imaginaire.

Comme si, avant le Big Bang, il n’y aurait de réalité que mathématique et que la réalité temporelle ne se déploierait qu’avec le Big Bang, au pied du mur de Planck.

Je n’ai pas toujours apprécié le style emphatique de certains passages par contre beaucoup plus le développement de la thèse et la démarche pédagogique. Même si je n’ai pas tout compris, et de loin, j’en discerne des implications et notamment des convergences avec l’anthropologie fondamentale de l’Humanisme Méthodologique. Celle-ci amène à considérer qu’il n’y a de réalité que d’expérience humaine, que celle-ci soit factuelle, affective ou mentale comme le sont les mathématiques sur le plan idéel. Cela fera l’objet d’autre développements prochainement.

Les Bogdanov ont aussi contribué à remettre en question 25 ans de recherches théoriques que certains déclarent vaines mais qui recueillent encore suffrages et budgets sans doute : les théories des cordes et des super cordes.

La transgression des Bogdanov a vu se lever de nombreuses inquisitions et, en particulier, une cabale orchestrée a été lancée par le biais de mails, de sites, de forums sur internet.

J’ai pu y voir ici ou là s’affronter différents protagonistes. Il n’y a pas besoin d’être savant pour distinguer un discours de bonne foi ou de mauvaise foi. Il est aussi intéressant de voir d’éminents spécialistes tenir des positions radicalement contraires, non seulement sur la nature et la qualité du travail des Bogdanov mais aussi sur des points techniques précis (physiques ou mathématiques).

Ceux qui croient à l’objectivité et la sérénité de la science réelle feraient bien de s’y instruire. L’impossible compréhension mutuelle sur des questions avancées et la fiction (entretenue et manipulée sans cesse), celle du consensus de la communauté scientifique (communauté d’autismes spécialisés); l’insupportable suffisance qui ne questionne pas ses propres présupposés, les manigances éhontées dont les bulles délétères occupent même la scène nationale; tel est en réalité le régime quotidien, en apparence feutré, des milieux scientifiques.

Il y a quelques années, j’ai découvert à l’occasion d’un séminaire de créativité à l’adresse de chercheurs que, pour beaucoup, c’est la peur panique de l’inconnu qui les animait (ou anesthésiait). Elle leur a fait souvent réussir des épreuves, limites pour eux, sans doute grâce à une bonne dose de conformisme. Donner des gages et une assurance de conformité sont d’ordinaire le principal but de beaucoup de thèses doctorales.

Pour les autres, ceux qui y vont voir au-delà de la gestion du savoir et des procédés de calcul, ont quelques chances de revenir de l’aventure avec quelque découverte. Tous les découvreurs qui ont fait le voyage et en ont témoigné ont vu leur témoignage nié, ignoré, détourné par les autres.

La science procède uniquement de la Raison, c’est bien connu ! en tout cas de la religion rationaliste et scientiste…

Malgré cela il faut comprendre qu’affronter les limites du connu pour les chercheurs comme tout un chacun ne va pas de soi, n’est pas sans risques d’égarement mais aussi de découvertes qu’il faudra ensuite organiser, rationaliser, mathématiser, le cas échéant, pour que cela devienne transmissible, utilisable.

S’ouvre actuellement l’année de la physique. La physique est en crise, profonde, crise des fondements, crise sociologique, crise morale tout à la fois. Nul ne vous en parlera. Les universités scientifiques se vident de façon rapide. on ne vous dira pas pourquoi.

Le scientisme rationaliste tue la science de l’aventure de l’inconnu, la science de l’enthousiasme, la science des humains, celle qui porte les chercheurs aux frontières du connu, non pour y bivouaquer et gérer leur budget mais pour aller y voir au-delà et alimenter le travail de la raison, au retour seulement.

Les Bogdanov incarnent cette tradition. Quel scandale !

Pour plus d’information voir notamment :

http://users.skynet.be/catherinev/bogdanov.htm

et divers liens associés

http://www.cosmologystatement.org

remise en cause de la théorie du Bing Bang