Pourquoi l’expression d’Humanisme Méthodologique

Lorsque l’on s’arrête un instant sur l’appelation d’ « Humanisme Méthodologique », on peut être frappé par la juxtaposition de ces deux termes. Termes, il est vrai, que l’on n’a pas l’habitude de voir ainsi combinés et dont le mariage peut surprendre tant il semble porter en lui – on ne sait pourquoi – une contradiction, une antinomie. Alors pourquoi en définitive un tel choix ?

Doit-on y voir là une provocation des Sens ? Une invitation à sortir de nos « sentiers battus » et d’une certaine forme de schizophrénie : d’un côté ce qui serait purement humain et de l’autre purement technique ou scientifique ?

Depuis 1979, la théorie du Sens et des cohérences humaines et la méthodologie générale des cohérences humaines ont été les appellations usitées. Elles ne suffisaient pas à désigner aussi des éclairages, des prises de position, des pratiques qui s’y fondaient mais aussi les engagaient dans le monde actuel et le monde qui vient.

Le terme d’Humanisme Méthodologique rappelle l’individualisme méthodologique des sociologues avec cependant une autre vision de l’homme, fondée celle-là dans une anthropologie rigoureuse.

Qu’il s’agisse d’un nouvel humanisme me semblait clair mais comment le qualifier au milieu d’autres courants.

Une caractéristique particulière de cet humanisme là est que la théorie renvoie au Sens, à son discernement d’une part mais aussi à son engagement dans tous les processus de l’existence et dans l’action d’autre part.

Méthodologique évoque le caractère méthodique, systématique et aussi la méthode, la construction rationnelle, la maîtrise et toute l’exigence d’une démarche. Ce sont les principes de l’humanisme qui sont ainsi engagés.

Alors certains trouvent que rapprocher humanisme et méthodologique est choquant.

Les uns trouvent que le “méthodologique” se trouve affaibli par un concept d’ordre moral, craignant pour l’efficacité sans doute.

Les autres trouvent que l’humanisme se trouve bien trivialement engagé dans le “méthodologique” le dévaluant probablement.

L’une et l’autre de ces positions justifie l’Humanisme Méthodologique. Elles témoignent de la coupure entre les principes d’humanité et l’action humaine qui nous ont été légués. En fait deux antihumanismes, l’antihumanisme théorique et l’antihumanisme pratique.

Il y a bien sur ceux qui, conjuguant les deux, se demandent ce que l’homme vient faire là-dedans, la Nature et la technique répondant à tout selon eux.

Le terme d’Humanisme Méthodologique permet d’assumer la position inverse et c’est aussi une bonne raison pour affirmer que l’humanisme pas plus que le méthodologique n’échappent à l’humanité de l’homme même lorsqu’il le nie.

Ainsi l’Humanisme Méthodologique assume une position dans un contexte travaillé par d’autres courants.

L’antihumanisme théorique porté notament pas les idéologies structuralistes, rationalistes, systémiques et naturalistes avec les dérives cognitivistes, neuronales, biologiques, scientistes qui nient avec Levi Strauss le principe d’humanité même et y placent quelque structure explicative sous-jascente. Ici les choses ne sont que le reflet des structures qui les déterminent entièrement, l’homme aussi.

L’antihumanisme pratique porté par les pensées matérialistes, animalistes intégristes, naturalistes, systémistes, scientistes qui nient le sujet humain et toute détermination propre ou en déclarent les prétentions contre nature. Les choses sont ce qu’elles sont et rien d’autre, l’homme aussi.

Il y a la conjugaison des deux qui inspire la bien pensance dominante des milieux “informés” et devient une pensée unique puisque ayant éliminé toute possibilité de libre arbitre il n’est laissé à l’homme que vaticinations et aliénation aux systèmes “naturels” dont les uns ou les autres se font volontiers portes paroles.

A l’opposé l’Humanisme Méthodologique trouve en l’homme avec le Sens, la source de toute pensée et de toute action… humaines mais aussi de toute connaissance et de tout projet et notamment du Sens du bien commun. Il y trouve aussi la source des dénégations de l’humanité et les “bénéfices” de substitution au Bien commun qu’ils recherchent.