La crise de Sens

La crise de Sens devrait au premier chef interroger sur ce qu’est ce fameux Sens, si important. C’est la condition en effet pour comprendre ce que veut dire crise de Sens et en évaluer les enjeux et les possibles. C’est ce que fait la théorie du Sens et des cohérences humaines.

Crise de Sens, perte de repères, quête de Sens…

il devient de plus en plus patent que c’est l’enjeu de la crise

de civilisation que nous vivons.


Elle se manifeste par une crise sociale, fracture du lien social,

une crise économique, une crise politique, une crise morale,

une panne de projets et d’horizons avec son cortège de

dépressions, de régressions, de peurs et de replis

égocentriques.


Les experts vertueux cherchent à réparer les dysfonctionnements

mais personne n’y croit plus sauf ceux qui par quelque manière

en profitent.


Les leaders, responsables et dirigeants manquent à donner

un Sens et beaucoup se retournent vers eux, en attente, où

s’en détournent par dépit.


De plus en plus nombreux sont les auteurs, observateurs ou responsables

qui font ce diagnostic. Il nous faut retrouver un Sens là

où nous avons perdu celui ou ceux qui animaient l’espérance

individuelle et collective de progrès, dans un contexte

manichéen qui simplifiait, il est vrai, toute véritable

interrogation.


Le bien était tout simplement l’apanage du camp d’en face

de celui du mal. Plusieurs générations ont vécu

sur ce mode de pensée et ont du mal à s’en défaire

manquant maintenant du repère du mal à l’Est qui

justifiait le bien à l’Ouest. La crise de Sens ne fait

que s’aggraver de ce fait.


Or, dans l’évidence de plus en plus partagée de

ce diagnostic, il manque l’essentiel. D’abord la question, qu’est-ce

que ce Sens qui est si important? Ensuite comment discerner,

choisir, faire partager et développer le "bon"

Sens que tous appellent de leur voeux?


Là l’intuition ne suffit pas, l’idée, une fois

de plus, fait écran, montre et cache à la fois

et une fois de plus l’intuition restera vaine. C’est ce que l’on

voit déjà partout, toujours plus on fait appel

au Sens et rien qui vienne en face.


En fait, l’évidence de l’attente masque un manque théorique,

philosophique et par suite méthodologique tout à

fait cruel.


Ni les connotations morales ou spirituelles, ni celles qui relèvent

de la sémantique et des sciences du langage ou des signes,

ni celles de l’herméneutique qui se souci des phénomènes

ou de l’action ne suffisent à éclairer le problème

et surtout à offrir des solutions. Il suffit de le constater.



C’est là qu’entre en jeu la théorie des Cohérences

Humaines et ses méthodes. Développée depuis

18 ans maintenant, elle adopte un point de vue radical qui replace

l’homme au coeur des affaires humaines et le(s) Sens au coeur

de la nature humaine.


De ce fait, elle permet de comprendre dans toute sa profondeur

humaine ce qu’est la crise de Sens, perte et quête de Sens.

Elle découvre au passage le caractère salutaire

de cette crise qui est une crise de maturité de notre

civilisation. Comme toute crise, au passage d’un seuil, elle

est le carrefour de toutes les inquiétudes, les remises

en question, les régressions, les crispations.


Elle montre encore que cette crise de Sens est l’issue d’une

"crise des représentations", celle de toute

une civilisation dont la Raison, dans tous ses états,

a été le repère régulateur et efficace.


Elle révèle qu’après l’âge de la Raison

vient un Age du Sens qui est devant nous, à inventer,

dont nous avons l’intuition mais dont nous n’avons pas les marques

et les modèles.


La Raison est servante du Sens pour le pire et le meilleur et

non pas l’inverse. Voilà ce qui se découvre et

qui prend de plein fouet toutes les structures, les compétences,

les pensées, les pratiques, les fonctions fondées

sur la Raison. Ces derniers temps elle a justement perdu son

Sens de vecteur du progrès humain pour se faire facteur

d’aliénation et soumettre les esprits aux supposés

mécanismes incontournables qui régiraient nos existences

individuelles et collectives. C’est le message de la modernité

qui a accéléré la crise.


La France est, bien entendu, aux premières loges, patrie

et reine de la Raison avec toutes ses pompes et toutes ses oeuvres.

Elle subit de plein fouet le choc de cette mutation.


Il suffit de regarder quel est l’état moral des milieux

particulièrement voués à l’exercice et au

respect de la Raison : éducation, université, administrations,

grands corps d’état, grandes structures, grands projets

technologiques, etc…


L’identification à la vertu de Raison (supérieure)

crée un grand désarroi chez les meilleurs qui s’y

sont voués.


Or, ils peuvent avancer et dépasser cette fixation, échapper

au clivage de plus en plus grand entre le royaume des représentations

où règne la Raison et les réalités

collectives d’un monde en mutation.


C’est à eux que s’adresse cette théorie des Cohérences

Humaines et ses méthodes, ceux qui veulent ou peuvent

franchir le pas parce qu’ils en ont le courage et la vertu à

condition d’accepter la mutation, l’entrée dans l’âge

du Sens.

Dans ce "nouveau monde" qui ne fait que surplomber

et intégrer les mondes anciens sans les éliminer,

alors le Sens, les questions de Sens, le vecteur Sens, les choix

de Sens devient la clé, tout aussi universelle que la

raison mais plus profonde, plus centrée au coeur de l’homme,

plus déterminante et décisive pour les affaires

humaines.


Alors comme le montre la théorie des Cohérences

Humaines :


– La connaissance et la compréhension passent par le discernement

du Sens,

– Les orientations, les repères de direction, la détermination

de l’horizon du bien, bien personnel, bien commun passent par

le choix du Sens,

– L’action, les projets, les engagements, les voies et moyens

de progresser, développements, changements, réalisations,

maturations, etc… passent par le vecteur Sens.


Ce Sens là est redéfini par la théorie des

Cohérences Humaines comme étant une "disposition

d’être", parmi beaucoup d’autres, selon laquelle on

voit le monde et l’explique, on choisit ses critères de

valeurs, on engage ses démarches et leur rationalité.


Elle permet dans la pratique de relire les grandes problématiques

qui nous concernent et de reposer autrement les problèmes

qui nous assaillent.


Elle permet de retrouver et redéfinir le rôle des

responsables : discerner, décider, développer le

Sens.


Elle permet enfin de réaliser ce qu’on dit grâce

à un ensemble de pratiques, de méthodes, de techniques,

d’outils appropriés à la maîtrise du Sens

comme d’autres l’étaient pour la Raison.