Projets d’agglomération et de pays
La Datar pointe la défaillance de véritables projets. Pendant ce temps ce sont toujours les mêmes méthodes qui sont appliquées, les mêmes formules qui sont reproduites. N’y aurait-il pas d’alternatives? Si ! une mutation des esprits, un recentrage sur les communautés humaines. C’est ce que fait en théorie et en pratique l’Humanisme Méthodologique
La DATAR constate que pratiquement aucun
pays, aucune communauté d’agglomération n’a su élaborer
un véritable projet.
Pourquoi? Tout simplement parce que la méthode
partout utilisée est erronée. Elle méconnaît
les enjeux, les phénomènes et les processus humains
qui s’attachent à la fondation de nouvelles communautés
territoriales. Elle en fait un simple exercice technique, administratif,
juridique et fiscal.
Les scènes de concertation cosmétique
préconisée sont sans rapport avec les enjeux tant
dans leur conception que dans leur mise en oeuvre. La réduction
administrative de la notion de compétence marque tout à
fait l’écart entre une "gestion des choses" technico
administrative et la maîtrise des problèmes et des
situations.
En l’occurrence les compétences nécessaires
sont d’abord celles relatives au phénomène humain
de constitution d’une communauté territoriale nouvelle
et ensuite, seulement, leur traduction dans des dispositions stratégiques
et pratiques de concrétisation.
La méthode de l’échec propose
: diagnostic, inventaire des projets et enjeux actuels supposés
significatifs à long terme, tentative magique de "mise
en cohérence" tant par la rationalisation que par
la concertation simulée, seules propices au mieux à
une coordination de l’accessoire au prie à l’instauration
d’une zizanie enkystée.
L’alternative est celle de l’humanisme méthodologique.
Elle se traduit sur le plan pratique par la poursuite de trois
enjeux.
1 – ENRACINEMENT ET DEVELOPPEMENT D’UNE
IDENTITE COLLECTIVE COMMUNAUTAIRE.
(celle des communes, des populations, des acteurs et aussi celle
à faire reconnaître par l’extérieur : collectivités,
acteurs, populations concernées). Méthode :
– Analyse de cohérence culturelle
– Mise en évidence des potentiels et valeurs culturelles
et d’une vocation communautaire
– Développement d’une action de communication identificatoire.
L’enjeu c’est la capacité de dire
"nous" sans laquelle rien ne peut s’entreprendre mais
tout sera subi.
2 – DÉTERMINATION D’UNE AMBITION
COMMUNE ET D’UNE VOLONTE COLLECTIVE
L’une comme l’autre doivent être "forgées"
dans un atelier dont le labeur se traduit en:
– Prospective ou projection dans le futur
– Créativité ou projection d’un avenir désirable
– Validation ou consolidation de la projection par un échantillon
significatif de représentants de la communauté
– Conception d’un processus stratégique d’appropriation
publique.
L’enjeu c’est la capacité de déterminer une motivation
suffisamment puissante pour être fédératrice,
mobilisatrice et entreprenante et c’est l’affaire d’un noyau dur
porteur d’autorité politique.
3 – ELABORATION D’UN PROJET APPROPRIE
PAR LA COMMUNAUTÉ
Un projet communautaire c’est la projection en avant d’une communauté
et tous ses acteurs. C’est avant tout une dynamique collective
et un foisonnement d’initiatives et de projets encadrée
par quelques grands projets communautaires et des stratégies
sectorielles.
C’est à ce stade seulement que des
"états de lieux" sont utiles et doivent être
établis pour participer à la concertation.
Le processus d’appropriation, c’est-à-dire
d’élaboration concertée, dépend de l’originalité
culturelle et de la singularité de l’ambition communautaire
(ce qui disqualifie les méthodes standards).
Le principe reste :
– L’appropriation de l’ambition avant toute traduction concrète
et la définition d’objectifs spécifiques.
– La constitution d’ateliers de compétences et de concertation
organisés dans un but de production efficace.
– La mise en uvre d’un processus d’appropriation pour chaque thème
et chaque atelier.
L’enjeu principal c’est la construction
du projet dans les esprits et la "mise en marche" des
acteurs de la communauté.
Le processus général doit
être ponctué par des "moments de consensus"
conçus de façon ad hoc et dans lesquels s’inscrivent
à ce titre charte et contractualisation.
La durée variera de huit à
seize mois et elle est conditionnée:
– par l’implication personnelle d’un leader et d’une équipe
porteuse
– par le niveau de concertation envisagé.
Il est toujours nécessaire néanmoins
de construire un scénario méthodologique ad hoc
en fonction des contraintes et conditions locales.