L’expérience humaine

L’expérience humaine est l’expérience d’Etre Sens dans le rapport de conSensus avec les autres. Sa consistance devient celle de la réalité qui est ainsi un « réalisé ».

La réalité de chacun est toujours personelle mais elle dépend des autres sans lesquelles elle ne serait pas et qui la constituent.

Il y a là aussi des apports trèsnovateurs de l’Humanisme Méthodologique.

La question du conSensus

Si au fond la personne est Instance, êtrede Sens, toute relation humaine, inter personnelle donc, est relationde Sens, Sens partagés en conSensus. Les Sens étantle plus souvent inconscients, les conSensus le sont aussi.

Être en conSensus, c’est êtreen relation et disposés dans le(s) même(s) Sens.Dès lors on en partage les conséquences existentielles:motivations, aspirations, désirs mais aussi observationet analyse de l’environnement, histoire partagée, vécuséprouvés, représentations mentales, interactionsphysiques… Tout cela va dans le même Sens pour ceux quisont en conSensus, le pire ou le meilleur.

Qu’est ce qui fait tel ou tel conSensus?L’influence du milieu, la susceptibilité (résonancefamilière) des personnes, l’auto entretien d’un consensusétabli qui se conforte sans cesse, enfin les conséquencesdes choix et de leur possible maîtrise pour élireou rejeter telles ou telles sources d’influence. Si je fréquenteun certain milieu, je favorise un conSensus qui tend àse conforter et m’inciter à cette fréquentation.Alors d’autres milieux, moins familiers, me paraissent étranger.

La question de la réalitéréalisée

La réalité réaliséec’est l’expérience du Sens en conSensus qui est constituéeselon la structure cohérencielle. Nous en avons vu unepremière application pour décrire cette réalité:l’individu. De la réalité nous ne connaissons quece que nous en expérimentons par toutes les composantespossibles (intégralité).

Croire que la réalité estce que nous expérimentons, c’est constater à justetitre que cela ne dépend pas seulement de nous mais aussique cela en dépend pour une part, notre participation auconSensus. C’est pour cela que des réalités matériellespar exemple nous paraissent totalement indépendantes denous et nous pensons, des autres, de tous les autres. c’est làune erreur.

La réalité est ‘fait de conSensus’et il nous faut parler ici des réalités inhérentesà tous les consensus possibles. La Réalité,le Monde, seront réservés à l’hypothèsed’une expérience réalisatrice de tous les Sens del’humain en conSensus avec tous les hommes. C’est une hypothèseeschatologique que nous pouvons laisser ici de côté.Récapitulons.

Lorsque je partage un Sens avec d’autresInstances (conSensus) alors l’expérience de ces Sens partagésse structure selon les termes d’un cohérenciel.

On trouve alors simultanément avecles dimensions et composantes du cohérenciel:

– La structure de l’expérience

– Celle de la conscience existentielle,

– La structure de la réalitéainsi réalisée comme fait de conscience,

– La structure de l’individualité,réalité parmi les autres.

Nous voyons alors que le coeur des choses,individus, réalités, expériences, c’est leSens en consensus au coeur de nous-même (notre Instance).

Nous pouvons déjà en déduiredeux choses.

Au-delà de la connaissance (conscience)des réalités, toute compréhension profondeen appelle au Sens, au discernement des Sens sous-jascents. C’estinaccessible à celui qui nie le Sens et cherche dans quelquecoin de l’expérience l’explication du reste.

Toute réalité réalisée,créée, transformée, modifiée, engagéedans un développement, une évolution, ne l’est quepar le conSensus sous-jascent. En conséquence iln’y a de cause directe de toute transformation et donc toute actionque du côté du Sens, conSensus des Instances.

Dès lors toute action ou réalisationest humaine (le pire et le meilleur) et c’est par le travail surle conSensus, donc sur le Sens, qu’il peut y en avoir une certainemaîtrise.

Observons maintenant l’illusion commune.

Si le milieu ‘influence’ les conSensus etnous y entraîne on voit qu’en absence de conscience de Sens,c’est le milieu qui paraît être la cause de tout changement.

Nous pouvons alors construire des stratégies,des méthodes en nous faisant croire qu’ils sont directementla cause des changements dans la réalité. En faitce sont des artifices par lesquels nous agissons sur le Sens etles consensus qui eux transforment la réalité, c’est-à-direl’expérience de ces consensus modifiés.

On pourrait dire ‘tout se passe comme si’telle ou telle pratique ou méthode, tel ou tel instrument,telle ou telle cause opérait dans la réalitédu monde et cette approximation nous est souvent suffisante (enunivers de conSensus stable).

Néanmoins il nous faut considérerque:

– toute action humaine réclame unecertaine maîtrise du Sens mais que, le conSensus ne dépendantpas que de nous, le travail sur le conSensus est aussi nécessaire,

– que toute cette maîtrise du Sensréclame qu’il y ait quelque part un discernement des Sensqui en donne conscience et libre choix,

– que cette maîtrise peut s’exercerpar influence pour favoriser le conSensus recherché etla réalisation qui l’actualise,

– que l’action menée engage et renforcele Sens qui la porte et que ce Sens de l’action qui en est l’essentiella renforce pour le pire ou le meilleur.

Enfin il faut considérer que touteaction qui veut favoriser l’accomplissement humain réclame,pour sa maîtrise, la culture de ce même Sens de l’accomplissementhumain développant une maîtrise. Elle sert ceux quisont impliqués dans le conSensus, eu égard àleur propre accomplissement.

Il y a donc un lien entre finalité,action, maîtrise de l’action et accomplissement humain lorsquec’est ce Sens qui est engagé.

Par contre lorsque c’est un autre Sens,il y a déni de l’Instance et du Sens et donc constructiond’un leurre qui ne tient qu’en ignorant quelque terme de cetteaction et donnant à quelque élément d’expériencele statut de cause efficiente.

L’humanisme méthodologique renoueici les fils de l’accomplissement humain et de l’efficacitéde l’action par le biais de la maîtrise qui en dépenddu Sens. Sens de l’existence et Sens de l’action se rejoignentavec le Sens de l’accomplissement. On verra qu’on a làune clé majeure pour réenvisager l’ensemble desenjeux humains et des pratiques.

On se retrouvera au milieu de multiplesSens qui portent tous leur interprétation du monde, leursenjeux et leurs conceptions de l’action et aussi on redécouvrirade nombreuses références à ce Sens de l’accomplissementdont on pourra alors réactualiser les conceptions et lespratiques à un niveau de maîtrise bien souvent renouvelé.

Pour approfondir : Laréalité et le réel